Cette discipline paralympique est en plein essor tant son intensité et le dépassement de soi qu’elle requiert la rendent attractive. La Coupe de France, qui s’est déroulée, le 1er juin, à Paris, l’a confirmé. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le CROS Île-de-France est partenaire de cette épreuve qui a vu, cette année, la victoire du Stade toulousain rugby handisport aux dépens de Capsaaa Paris.

Quand on est aux premières loges, au bord du terrain, on comprend sans plus attendre ce qui fait le charme de cette discipline. Membre de l’équipe de France, de la Capsaaa Paris et du Bureau Exécutif du CROS Île-de-France, Ryadh Sallem en résume, à mots choisis, l’essence et la spécificité : « C’est un sport d’engagement, à la fois vraiment technique et hyper physique, et fidèle à l’esprit du rugby. » Le tout sans exclusive : « Ce qui est surtout surprenant avec ce sport, c’est qu’il est pratiqué par des personnes avec des handicaps assez lourds, souvent atteintes au niveau de trois, voire des quatre membres, qui, parfois, ont subi des traumatismes crâniens, qui éprouvent de grosses difficultés en termes de coordination et qui, pourtant, arrivent à réaliser des choses impressionnantes. Le rugby-fauteuil sublime le handicap et chacun peut y trouver sa place. Il y a tout ce que l’on aime dans le sport, cette force, cette énergie et cette passion qui font qu’à un moment donné, cela embarque les gens. »

« La mixité est une très bonne chose »

Unique féminine à participer à cette Coupe de France, Tiphaine Marie y a trouvé sa voie : « Cela m’apporte de pouvoir faire du sport et, plus précisément, un sport où je peux performer et qui n’est pas un sport de mous. Je voulais pratiquer un sport collectif qui soit physique et où il y a des contacts. La mixité est une très bonne chose. Quand on débute, les garçons font attention en ce qui concerne les contacts puis lorsque l’on monte de niveau, il n’y a quasiment plus de différence. Mais l’esprit reste très convivial. »

Coach des Franciliens de la Capsaaa Paris depuis trois ans, William Ybert vit l’expérience comme un enrichissement permanent. « Humainement, c’est top, confirme-t-il. L’handisport repousse les limites du coaching et c’est extrêmement intéressant. Même si les grandes lignes de l’entraînement demeurent les mêmes que pour les valides, il y a, bien sûr, toute une dimension autour du handicap à prendre en compte. Il faut notamment savoir s’adapter au handicap, en particulier aux personnes atteintes d’incapacité motrice-cérébrale. Nous leur parlons différemment mais on ne les ménage pas plus. Certes, nous modulons notre langage mais chacun est placé sur un pied d’égalité. Comme au rugby, dans la vie de groupe et face à l’adversité, on retrouve de gros caractères, de la solidarité, de l’agressivité, de la camaraderie etc. » D’autant, précise-t-il, qu’il s’agit du « seul sport collectif adapté pour les tétraplégiques. Il est très complet dans la mesure où il allie rapidité, force, mobilité et stratégie, si bien que chaque joueur a son importance, peu importe son handicap. »

« Les clubs ont besoin d’énormément de bénévoles »

Reste qu’en amont, la logistique demeure un élément aussi crucial qu’incontournable : « Nous avons la chance de pouvoir nous entraîner deux fois par semaine mais tous les clubs ont besoin d’énormément de bénévoles pour transférer les personnes de fauteuil et les aider, explique Ryadh Sallem. Cela représente une charge importante sur le plan humain. » Financièrement non plus, la chose n’est pas neutre. C’est pourquoi le CROS Île-de-France participe, depuis plusieurs années maintenant, au financement de cet événement. « C’est un gage de l’engagement fort du CROS Île-de-France vis-à-vis des personnes en situation de handicap, justifie Évelyne Ciriegi, Présidente du CROS Île-de-France. Nous sommes très attentifs à celles et à ceux qui s’investissent en compétition et qui ne bénéficient pas forcément de la même visibilité que les valides. Et puis, le CROS est toujours désireux de promouvoir le sport pour tous ainsi que la diversité. »

Une contribution précieuse, insiste Ryadh Sallem : « La Capsaaa Paris est l’équipe d’Île-de-France et nous n’avons pas énormément de partenaires. Le fait que le CROS Île-de-France nous soutienne nous permet de réaliser des choses sympathiques et de bon niveau. C’est important qu’il soit à nos côtés. C’est d’ailleurs sa fonction de permettre à toutes les personnes qui y aspirent d’avoir accès au sport en général et au sport de compétition en particulier. »

En parallèle de la Coupe, se tenait la remise des récompense du Championnat de France remporté également par le Stade toulousain rugby handisport. Michel Jomin, Trésorier Général Adjoint du CROS Île-de-France a procédé à la remise officielle.

Alexandre Terrini