Source FF Judo

Féminimes

Elle est désormais seule, seule dans l’histoire du Judo français. En remportant le 4e titre mondial de sa carrière, Clarisse Agbegnenou a dépassé les illustres Brigitte Deydier, Lucie Décosse et Gévrise Émane (3 titres) et devient la française la plus titrée en Championnats du Monde. Une performance historique en tous points qui offre à l’équipe de France sa première médaille dans ces Championnats.

Clarisse Agbegnenou (Red Star Champigny, 94) la tient cette « 4e étoile » comme elle aime ainsi l’appeler. Et en cette soirée du 28 août, Clarisse doit la tenir bien fort tant elle a été difficile à obtenir. La française aura dû puiser très loin dans ses ressources pour s’offrir le luxe de faire retentir la Marseillaise dans le Nippon Budokan, à l’issue d’une finale d’anthologie contre la japonaise Miku Tashiro.

C’est sans doute ce qui fait la beauté du Judo ; il y a des fois où l’on perd (le moins souvent possible), et des fois où l’on gagne. Et la victoire appelle souvent la victoire. Après 3 jours de compétition remplis de frustration de voir Mélanie Clément, Amandine Buchard, et Sarah-Léonie Cysique échouer tour à tour au pied du podium, la délivrance est vraisemblablement venue de la reine Clarisse. Mais, si hier était une belle journée, que dire de celle du 29 août ? Pour ce 5e jour de compétition, l’équipe de France réalise un sublime parcours avec en point d’orgue le premier sacre de Marie-Ève Gahié (FLAM 91, 91) qui, un an après avoir été la finaliste déçue à Baku, est cette fois sur la plus haute marche du podium ! Dans cette même catégorie des poids moyen 70kg Femme, la judoka de l’Etoile SP de Blanc Mesnil Judo (93), Margaux Pinot, décroche la médaille de bronze.

Après Clarisse et Marie-Ève, c’est cette fois Madeleine Malonga (Etoile SP de Blanc Mesnil Judo, 93) qui a fait résonner l’hymne français en s’offrant son premier titre mondial. Il s’agit de la 3e médaille d’or pour l’équipe de France dans ces Championnats du Monde. On n’avait plus vu ça depuis 2011 à Paris (4 titres).

Masculins

Il est 20h33 au Nippon Budokan lorsqu’Axel Clerget (Sucy Judo, 94) fait son entrée dans la salle de combat. Pas encore remis des émotions procurées par la première victoire de Marie-Êve, le clan Français doit à nouveau faire l’usage intense de ses cordes vocales pour encourager le français en quête de sa deuxième médaille mondiale en deux ans, une médaille de bronze. Plus tôt dans la journée, Axel avait pourtant fait un grand pas vers la plus haute marche du podium en battant le numéro 1 mondial, l’espagnol Nikoloz Sherazadshvili, en huitième de finale. Mais face à un Noel Van ‘T End plus en forme que jamais et futur champion du monde, Axel a chuté en quart de finale. L’or désormais hors de portée, il reste tout de même le bronze à aller chercher.

S’il se retrouve en place de 3, c’est parce qu’Axel a de nouveau sorti une performance héroïque en finale de repêchage. Sa nouvelle victime : Mammadali Mahdiyev, incapable de résister physiquement. Il ne reste qu’un combat à Axel, le combat décisif. En face de lui, il retrouve le suédois Marcus Nyman, surprise incontestée de ce Championnat du Monde puisque ce dernier figure à la 74ème place mondiale. Le suédois est dans un grand jour, mais il en faut plus pour déstabiliser Axel. Malgré une belle résistance de la part de son adversaire et un combat équilibré, Axel réussit une attaque splendide à la toute fin du combat, attaque qui l’envoie directement sur la tant attendue 3ème marche du podium.

Équipes mixtes

Ils sont à nouveau vice-champions du monde. Pour la deuxième année consécutive, les français terminent sur la 2e marche du podium de la compétition par équipes mixtes derrière le Japon au terme d’une journée où elle aura fait preuve de beaucoup de courage et de caractère.

Malgré un parcours légèrement chaotique, la France accède à une nouvelle finale et retrouve le Japon. Battue 4 – 1 l’année dernière, la France veut sa revanche. L’équipe, 100% francilienne, qui se présente face à l’armada japonaise est constituée de Sarah-Léonie Cysique (ACBB Boulogne, 92), Marie-Ève Gahié (FLAM 91, 91), Madeleine Malonga (Etoile SP de Blanc Mesnil Judo, 93), Guillaume Chaine (Etoile SP de Blanc Mesnil Judo, 93), Axel Clerget (Sucy Judo, 94), et Cyrille Maret (Etoile SP de Blanc Mesnil Judo, 93). « Bleu, Blanc, Rouge ! », un dernier cri de guerre, et les 6 combattants pour leur entrée dans l’arène. Le public est en grande partie acquis à la cause de l’équipe Japonaise. Le tirage au sort a parlé, c’est Cyrille Maret qui jouera le premier match. Lui l’ancien, le leader de cette équipe, il veut montrer l’exemple.

Mais, malheureusement pour l’équipe de France, tous ces efforts étaient vains. Le Japon s’impose 4 à 2 face à une équipe de France au courage exemplaire.  Battue 4-1 l’année dernière, l’Équipe de France semble avoir réduit l’écart avec le Japon. Dans un an, aux Jeux Olympiques, elle pourra peut-être viser une nouvelle revanche, avec cette fois des renforts supplémentaires pour espérer une fin plus heureuse.

Cette médaille a signé la fin des Championnats du Monde pour l’équipe de France qui termine la compétition avec un total de 6 médailles, supérieur d’une unité au total de l’année dernière. Mais c’est au niveau des métaux remportés que l’on note une différence marquante ; on se souviendra des trois titres remportés en autant de jours par nos supers championnes Marie-Ève, Madeleine et Clarisse. Nos champions pourront maintenant prendre des vacances méritées avant de revenir à l’entraînement avec en ligne de mire une participation aux Jeux Olympiques de 2020 dans 11 mois !