Alors que la deuxième vague épidémique de la Covid-19 est désormais une réalité à plus ou moins grande échelle sur la quasi-totalité du territoire national, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, a annoncé le 23 septembre des dispositions qui vont impacter les infrastructures sportives, notamment en Île-de-France.

Une classification territoriale affinée

Les départements français dits sous tension, où le virus se propage au-delà des seuils acceptables, font désormais l’objet d’une classification affinée. À cette gradation, correspond à chaque fois un arsenal plus ou moins coercitif dont les modalités sont arrêtées à l’issue d’une concertation entre le Préfet et les élus locaux.

  • Dans les zones « Alerte » : le virus circule nettement.
    Elles comprennent les départements où le taux d’incidence (nombre de nouveaux cas de la Covid-19 pour 1 000 habitants) est supérieur à 50.
  • Dans les zones « Alerte renforcée » : le virus circule très fortement, y compris chez les personnes âgées, avec de premières répercussions sur le système de santé.
    Là, le taux d’incidence est en augmentation et supérieur à 150 cas pour 100 000 habitants. « Ce qui nécessite des mesures fortes pour enrayer la circulation du virus », explique le ministère. Il s’agit des métropoles de Bordeaux, Lyon, Nice, Lille, Toulouse, Saint-Etienne, Rennes, Rouen, Grenoble, Montpellier et de Paris y compris les départements de la petite couronne.
  • Dans les zones « Alerte maximale » : la situation épidémique est extrêmement tendue avec un taux d’incidence de plus de 250 cas pour 100 000 habitants.
    Ce qui a des conséquences lourdes sur le système de santé, en particulier sur les services de réanimation avec plus de 30 % des lits disponibles occupés par des patients atteints de la Covid-19. Tel est le cas de la Guadeloupe et de la métropole d’Aix-Marseille.

Quid de l’Île-de-France ?

Paris, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne, la Seine-Saint-Denis sont donc des zones « Alerte renforcée » et, à ce titre font l’objet à partir du 26 septembre et pour quinze jours reconductibles en fonction de l’évolution de la situation, de recommandations impératives qui touchent les associations et les équipements sportifs.

Ces mesures s’appliquent sur toutes les zones en « Alerte renforcée », mais les Préfets peuvent décider d’appliquer des mesures encore plus restrictives selon les situations locales.  En l’occurrence, pour les zones concernées du territoire francilien, et sous réserve de l’arrêté préfectoral qui viendra préciser l’application de ces mesures, il est prévu :

  • L’abaissement de la jauge des rassemblements, en particulier dans les stades et autres enceintes, à 1 000 personnes, sous réserve que les protocoles sanitaires y soient strictement respectés.
  • La fermeture, à compter du 28 septembre, de toutes les salles des fêtes et des salles polyvalentes pour les événements festifs et associatifs où il ne sera donc, par exemple, plus possible d’organiser des réunions de rentrée et d’information pour les adhérents.
  • La fermeture des salles de sport, des gymnases et des piscines couvertes. « En effet, ces espaces confinés, où les gens transpirent et ne portent pas de masque, sont des lieux de contamination importants », a justifié Olivier Véran. Même si le ministre ne l’avait pas formulé explicitement, cela induisait, en creux et jusqu’à preuve du contraire, que tous les sports d’intérieur étaient suspendus pendant deux semaines et que les clubs ne pouvaient plus proposer d’entraînements dans ces disciplines. Un véritable coup de poignard pour les associations sportives. Si bien que le 25 septembre, le ministère des Sports faisait valoir une appréciable exception aux allures de porte entrouverte : finalement, les gymnases et les piscines pourront rester ouverts aux mineurs qui pratiquent en club tout comme ils le seront pour les élèves dans le cadre des cours d’Éducation physique et sportive. De même, demeureront-ils accessibles aux athlètes de haut niveau ainsi qu’aux étudiants en Staps. Ce qui signifie que les pôles, en particulier ceux de l’Insep et de Châtenay-Malabry, vont continuer d’accueillir des (futurs) champions.

En revanche, ces nouvelles règles ne s’appliquent pas, pour l’instant, dans les Yvelines, dans l’Essonne, en Seine-et-Marne ni dans le Val-d’Oise. En effet, ces départements sont – seulement, oserait-on écrire, en zones « Alerte ». À noter, toutefois, que les rassemblements de plus de 30 personnes dans l’espace public y sont désormais interdits.

« Toutes ces entreprises, je pense (…) aux clubs de sport (…) seront financièrement soutenues, a précisé le Ministre. L’ensemble des dispositifs qui ont été mis en place au moment du confinement leur seront de nouveau ouverts (fonds de solidarité, exonération des cotisations sociales, chômage partiel sans reste à charge pour l’employeur). »

Un moindre mal, en espérant que la situation puisse s’améliorer dans les meilleurs délais.

Alexandre Terrini