Mieux faire ensemble : tel est le leitmotiv de la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, qu’elle a réitéré, le 24 janvier, lors de la présentation de ses vœux aux acteurs du sport aux côtés de Denis Masseglia, Président du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), et de Marie-Amélie Le Fur, Présidente du Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF).

« Une organisation dans laquelle on ne cherche pas qui domine l’autre. Une organisation dans laquelle l’intérêt général du sport, et lui seul, prime. (…) Nous devons mettre en place une nouvelle approche, fondée sur plus de coopération, de participation et de transparence », a affirmé Roxana Maracineanu. Pareille révolution implique forcément un positionnement différent de l’État, lequel a vocation « à s’ouvrir plus encore et à s’associer au monde sportif, aux collectivités et aux acteurs économiques et sociaux afin de penser et mettre en œuvre la stratégie du sport français ». Ce qui signifie aussi qu’il n’est « plus le seul et unique décisionnaire » et qu’il est désormais tenu de « discuter les financements du sport en France avec tous les acteurs concernés ». Avec, en toile de fond, deux mots d’ordre : la simplification et la modernisation du modèle sportif français.

« L’État passe d’un rôle tutélaire à un rôle partenaire »

Pour être sûr que l’objectif sera atteint, une Loi sport est actuellement en gestation. Elle devra « sceller le rôle et définir le périmètre de chacun des acteurs ». Par ailleurs, elle généralisera les parlements régionaux qui existent déjà sur certains territoires. Des instances au sein desquelles l’État, les collectivités, le mouvement sportif ainsi que le monde économique et social discuteront des projets sportifs locaux. Les uns et les autres seront en outre regroupés dans le cadre de conférences des financeurs pour décider des budgets à allouer sur leur territoire avec une priorité donnée au sport professionnel, au haut niveau, aux équipements structurants et au rattrapage des inégalités. « Cette loi doit permettre au mouvement sportif de devenir plus autonome et responsable, s’engageant notamment à plus de transparence et d’éthique dans l’élection de ses Présidents comme de ses instances intermédiaires. L’État, quant à lui, passe d’un rôle tutélaire à un rôle partenaire. Il se consacre plus encore à son rôle éducatif, d’ingénierie territoriale et à l’élaboration des politiques publiques », a résumé la ministre des Sports. Par ailleurs, afin de moderniser la gouvernance du sport professionnel, il est fortement question d’inciter les fédérations et les clubs à adopter le statut de société coopérative d’intérêt collectif, lequel leur permettra de mieux développer l’économie par le sport et l’emploi sportif.

Pour ce qui est de la haute performance, « notre système d’organisation est performant pour l’accession au haut niveau, assuré la ministre. Nous ne le changeons pas. Ce qui doit changer, c’est notre capacité à monter sur le podium et, pour ceux qui y sont déjà, à accéder à la plus haute marche, à acquérir cette culture de la réussite et à se sentir légitimes à gagner. » Pour les y aider, 25 millions d’euros supplémentaires ont été inscrits dans la Loi de finances 2019 en faveur du sport de haut niveau. Une manne destinée à soutenir les athlètes médaillables via un nouveau système de bourses et un accompagnement technique de qualité.

« Chacun doit pouvoir s’identifier à une pratique accessible »

Quant au sport pour tous, il demeure, bien entendu, une priorité du Gouvernement : « Chacune et chacun doit pouvoir s’identifier à une pratique accessible, adaptée à son mode de vie, à ses contraintes professionnelles et familiales et à ses aspirations du moment. » Quitte, entre autres, à mettre l’accent sur les primo-apprentissages moteurs à l’école maternelle et à renforcer les passerelles entre le sport scolaire et les clubs dans le cadre d’un rapprochement des services déconcentrés du ministère des Sports avec ceux de l’Éducation nationale.

Mais le développement des pratiques, auquel 30 millions d’euros supplémentaires seront affectés en 2019, induit aussi celui du sport santé, du sport pour les personnes âgées, du baby sport et, surtout, du sport féminin afin de favoriser la mixité des pratiques. Autant d’objectifs partagés, au travers de ses diverses actions, par le CROS Île-de-France. De même que la nécessité, pour tous, de savoir nager. Un impératif de sécurité publique, objet d’un plan d’envergure qui sera prochainement lancé par le ministère mais également du programme Sauv’Nage déjà déployé, lui, depuis plusieurs années par le CROS Île-de-France.

Alexandre Terrini