C’est une thématique centrale qui était évoquée à l’occasion du 23 juin dernier au Sénat autour du sport universitaire. L’ouverture du colloque par Marie Barsacq, Ministre des Sports, a permis de souligner l’importance cruciale du sport encadré dans la formation étudiante et encouragé auprès d’un public parfois éloigné et une jeunesse pas suffisamment considérée.

Le mot d’accueil de Jean‑Jacques Lozach, sénateur de la Creuse et rapporteur pour avis du budget Sports, a permis d’interroger la thématique qualifiant le sport étudiant de « parent pauvre » et la nécessité d’y remédier avec des mesures adaptées.

Une matinée en deux temps avec une première table ronde autour du Sport universitaire au service de la santé et du bien‑être des étudiants avec des intervenants de qualité, notamment le témoignage de Lily Rogier (Présidente de l’ANESTAPS) qui a rappelé l’importance de penser la thématique du sport dans la question plus globale de la situation financière et les bourses car le public étudiant est aujourd’hui contraint par des impératifs de travail, de suivi d’étude et le sport n’est pas toujours en premier choix.

A ses côtés, Julie Cousin, Directrice du Service des sports, Université de Lille qui a apporté un éclairage sur la structuration du sport étudiant et les outils mis en place sur son campus. Enfin, Philippe Decq, neurochirurgien a complété les propos en revenant sur la santé mentale et la manière avec laquelle le sport peut contribuer à un bien-être plus général et de plus en plus important.

Ce qu’il faut retenir, c’est que les dangers de la sédentarité touchent les étudiants qui passent en moyenne 8 h assis les jours de cours ; plus de la moitié ne satisfont pas aux recommandations en matière d’activité physique. Côté freins structurels évoqués par Julie Cousin : il y a le manque de temps (cité par 56 % des étudiants interrogés), le manque d’envie (42 %), les contraintes financières (36 %).

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Le débat avec la salle a mis en exergue la tension entre réussite académique et sport : une large partie des étudiants estime que les deux sont incompatibles et il est impératif de les accompagner dans leur parcours sportif et universitaire.

Pour le deuxième temps fort autour des « Infrastructures et financements du sport universitaire », la parole a été donnée à Marie‑Amélie Le Fur en sa qualité de Présidente de l’Agence Nationale du Sport, Stéphane Braconnier, Président de l’Université Paris‑Pantheon‑Assas, auteur du rapport Le sport : une ambition pour l’université et Patrice Béhague, Directeur du CREPS de Bordeaux.

Ancienne athlète pleinement engagée en tant que décideur, Marie Amélie Le Fur a détaillé les conditions pour que les universités soient éligibles aux « plans équipements », soulignant, notamment, l’importance de la mutualisation avec les collectivités et comment accompagner au mieux les étudiants pour qu’ils n’aient plus à faire de choix et puissent eux aussi accéder en toute égalité au sport qui leur plaît.

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Un point d’alerte ressort du débat : de nombreux SUAPS (services universitaires des activités physiques et sportives) refusent des étudiants par manque de places (ex. 4 000 inscriptions refusées à Rennes selon les chiffres de l’ANESTAPS.

En conclusion, Cédric Terret, Président de la FFSU, a rappelé son ambition de renforcer le sport universitaire pour tous. La FFSU compte aujourd’hui ~ 120 000 licenciés et organise 1 500 compétitions en sports individuels et 23 000 matchs de sports collectifs par an. De son côté, Patrick Kanner, Sénateur du Nord et Président du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, a insisté sur une stratégie budgétaire cohérente et durable pour faire du sport étudiant un enjeu prioritaire.

Pour le CROS et la CRdS, la Présidente Evelyne CIRIEGI a pris la parole pour réaffirmer l’importance d’encourager une pratique sportive régulière et encadrée, particulièrement pour les étudiants les plus précaires et de les intégrer pleinement aux instances et aux débats qui les concernent.