Le passage de Paris et de la petite couronne en zone d’alerte maximale est un rude coup porté aux clubs de la région, lesquels n’avaient vraiment pas besoin de cela en cette rentrée marquée par la crainte d’une baisse de leur nombre d’adhérents.

La décision est tombée : pour une période minimale et reconductible allant du mardi 6 octobre au matin au lundi 19 octobre inclus, le Préfet de police de Paris, en concertation avec les élus, a restreint l’accès à certains équipements sportifs, notamment couverts. Plus précisément, les gymnases, les salles polyvalentes et les piscines demeurent fermés durant ces deux semaines à tous les types d’activité sportive à l’exception de celles qui ont trait à l’accueil des publics prioritaires. En l’occurrence, les scolaires, les mineurs dont les activités sont encadrées par des éducateurs, l’ensemble des sportifs de haut niveau inscrits sur les listes, les sportifs professionnels et les publics en formation professionnelle. Par ailleurs, la fermeture des clubs de sport et de fitness est maintenue.

Pour le mouvement Olympique aussi bien francilien que national, ces restrictions sont contre-productives. Tout d’abord parce que comme l’ont rappelé Denis Masseglia, Président du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), et Marie-Amélie Le Fur, Présidente du Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF), dans une tribune parue dans les colonnes du Journal du dimanche, « les clubs ont mis en place des protocoles sanitaires exigeants, évolutifs et adaptés à chaque discipline afin d’assurer la sécurité et la santé des pratiquants. Nous l’affirmons donc sans ambiguïté : les clubs de sport ne sont pas le problème, ils sont une partie de la solution ! »

On n’est pas loin du mode survie

Par ailleurs, outre le fait d’être des élèves exemplaires en ayant adopté de bonnes pratiques qui préservent au maximum leurs membres d’une contamination au coronavirus, les clubs sont, particulièrement en ces temps de pandémie, de véritables acteurs de santé publique. « Nous savons que les personnes pratiquant une activité physique régulière sont mieux armées pour résister face à la Covid-19, comme face aux maladies cardiovasculaires, écrivent Denis Masseglia et Marie-Amélie Le Fur. Former son cœur à l’effort s’apprend avec de la patience, de la persévérance, un encadrement et un environnement adaptés. Le rôle et le savoir-faire des clubs sportifs et des Fédérations en la matière sont incontournables. À l’heure où la priorité est de protéger la santé des Français, la fermeture des gymnases et des salles de sport suscite leur incompréhension. »

Denis Masseglia a enfoncé le clou sur les ondes de France Info : « Je ne dis pas que l’on est en mode survie mais on n’en est pas loin. On comprend d’autant moins [la décision de fermer les salles de sport] que beaucoup ont travaillé durement pour avoir des protocoles extrêmement stricts. L’interdiction nous tombe dessus comme un coup de massue. »

Le CROS Île-de-France ne peut qu’approuver sans la moindre réserve une telle analyse et entend peser de tout son poids auprès des pouvoirs publics régionaux pour que les associations sportives franciliennes puissent le plus rapidement retrouver des conditions de fonctionnement qui ne menacent plus jusqu’à leur existence même.

Alexandre Terrini