Le Président de la Ligue régionale des Arts Énergétiques et Martiaux Chinois (AEMC) débroussaille le champ touffu de ces diverses pratiques dont l’hétérogénéité mêle savamment entraînement du corps et de l’esprit ; chacun peut ainsi y trouver son compte.

Des disciplines avec une dimension artistique, énergétique et martiale

Que recouvre le vocable arts énergétiques et martiaux chinois ?
Il s’agit d’un ensemble de disciplines assez riches qui présentent plusieurs facettes. Elles comportent une dimension artistique (comme les danses du lion et du dragon ou le roliball) qui valorise l’expression corporelle ; une dimension énergétique au travers du qi gong qui est une gymnastique douce permettant d’entretenir l’énergie dans le corps ; enfin, une dimension martiale avec le kung fu, c’est-à-dire l’ensemble des boxes chinoises, et le taïchi chuan. Là, il convient de distinguer les arts martiaux chinois internes des arts martiaux externes, en prenant en compte qu’il existe plus de quatre-cents styles différents, lesquels sont évolutifs et ne sont donc pas figés dans la durée.

Si l’on entre un peu plus dans le détail des principales spécialités…
Les arts martiaux internes sont basés sur le principe de l’agir par le non-agir. Si, parfois, ils donnent l’air d’être une sorte de gymnastique douce avec des mouvements lents, ils demeurent enracinés dans l’art martial car les applications de tous les mouvements ont une finalité martiale. Ils regroupent le taïchi, lequel comporte, là encore, plusieurs styles puisqu’il existe des taïchi lents, énergétiques, explosifs etc. Autres arts martiaux internes, le bagua zhang qui cultive la notion de cercle et consiste à se déplacer autour d’un point comme la Terre autour du Soleil ou encore le hsing i que l’on pratique en ligne en effectuant des mouvements explosifs et percutants. Ces exemples sont non exhaustifs. Les arts martiaux internes visent à développer l’équilibre ainsi que la coordination et la perception de soi. Les arts martiaux externes, tels que le kung fu ou le wing chun, associent le self défense et la boxe sportive chinoise. Ils mettent davantage l’accent sur la puissance physique afin de canaliser son énergie vers l’extérieur. Les arts martiaux internes et externes peuvent donner lieu à une pratique compétitive. Dans ce cas, ce n’est pas la Fédération des Arts Énergétiques et Martiaux Chinois (FAEMC) qui est la Fédération délégataire. Ces compétitions peuvent, selon les cas, être chorégraphiques, en solo ou en groupe synchronisé, ou donner lieu à des combats pas toujours brutaux au demeurant.

Le taïchi et le qi gong été intégrés au Médicosport

Quid des arts énergétiques ?
Là encore, on recense plusieurs variantes, la plus connue étant le qi gong qui signifie travail de l’énergie. Là, il s’agit réellement et exclusivement de gymnastique douce directement issue des médecines chinoises traditionnelles. La finalité est le bien-être même s’il existe des variantes compétitives de nature chorégraphique. Tout comme le taïchi, le qi gong a été reconnu pour ses nombreuses vertus, notamment méditatives, au point d’avoir été intégrés au Médicosport Santé dans le cadre du dispositif de prescription du sport sur ordonnance.

Combien d’adeptes des arts énergétiques et martiaux chinois l’Île-de-France compte-t-elle ?
Aux alentours de 4 à 5 000 personnes, un chiffre qui va croissant car nos disciplines répondent aux besoins de la population, a fortiori au regard de la société dans laquelle nous vivons. Néanmoins, beaucoup de gens s’y adonnent sans pour autant être licenciés, la compétition n’étant pas le but, ou en étant licenciés au sein d’autres fédérations. Le rôle de la Ligue est avant tout fédérateur, c’est-à-dire à la fois événementiel (Nouvel an chinois, festivals, stages, journées portes ouvertes, opération Sentez-Vous sport du CNOSF à chaque rentrée etc.) et pédagogique, en particulier de former des moniteurs afin d’être les garants de la tradition inhérente aux arts énergétiques et martiaux chinois. Par ailleurs, nous sommes membres du CROS Île-de-France, lequel constitue un canal précieux pour à la fois promouvoir nos disciplines et relayer les manifestations que nous organisons. Pour savoir où il est possible de pratiquer et trouver un club, le mieux est de se connecter au site internet de la FAEMC : www.faemc.fr.

Propos recueillis par Alexandre Terrini