Les huit présidents de CDOS franciliens disent ce qu’ils attendent et espèrent de l’année 2022. La prudence et le refus de se résigner dictent concomitamment leur action.

Pierre-Philippe Burreau : « Augmenter de manière effective la place du sport dans notre quotidien »

Jean Di Meo : « Nous sommes dans l’expectative »

Président du CDOS de l’Essonne

Président du CDOS des Hauts-de-Seine

« En cette nouvelle année, le mouvement sportif associatif essonnien est mobilisé mais, bien sûr, réaliste. La situation de nos clubs et comités est affectée mais chacun tente au mieux d’apporter les solutions pour permettre à tous de découvrir les bienfaits de l’activité sportive ou de s’y exprimer à son plus haut niveau. Plutôt que l’isolement ou l’individualisme, le sport, dans nos clubs réinventés, c’est avant tout le lien social, les échanges, l’éducation, l’intégration dans un quartier ou un village.

En Essonne, en étroite collaboration avec nos partenaires institutionnels (le Conseil départemental et les différents services de l’État), les projets sont nombreux. Et ce, qu’il s’agisse de sport santé et donc que chacun accède à une activité régulière correspondant à ses capacités, ses ressources et ses aspirations ; de l’engagement dans les territoires en accompagnant les évolutions des clubs et comités ; de sport de nature avec un schéma départemental dynamisé ; de soutien aux bénévoles et aux cadres sportifs ; ou encore de partage des valeurs du sport.

Avec les collectivités labellisées Terre de jeux, avec les établissements scolaires de Génération 2024, avec la dynamique engagée par Paris 2024, cette nouvelle année doit être et sera, nous nous y engageons pleinement, celle de l’augmentation effective de la place du sport dans notre quotidien. »

« Au risque de ne pas être très original, mon vœu est que nous voyions le bout de cette pandémie qui nous perturbe grandement dans nos activités. Et ce, afin de mettre en œuvre tout qui nous occupe, à commencer par la Semaine olympique, fin janvier. Or, pour l’instant, nous sommes dans l’expectative. Nous travaillons énormément avec l’UNSS et l’USEP mais nous ne savons pas si ce qui a été prévu pourra être maintenu. D’un côté, on n’ose plus trop programmer des choses tandis que de l’autre, on se dit qu’il faut bien continuer à envisager l’avenir même si des échéances ne peuvent pas être tenues. Le tout alors que les JOP de 2024 se rapprochent à grands pas.

Pour le reste, nous continuerons à mener des actions dans le domaine du sport santé. Nous comptons, en effet, dans nos rangs, beaucoup d’éducateurs spécialisés en la matière. Sans compter des formations à la fois en distanciel et en présentiel destinées aux encadrants afin qu’ils puissent accueillir des patients atteints d’affections de longue durée et désireux de se remettre au sport. Par ailleurs, nous comptons lancer, au cours du premier semestre, un grand concours photos à l’intention des licenciés et des jeunes dans les établissements scolaires pour mettre en avant les valeurs de l’olympisme dans la perspective des Jeux de 2024. »

Frédéric Lafferrière : « D’abord à renforcer la formation »

Francis Huet : « Mettre l’accent sur le handicap »

Président du CDOS de Paris

Président du CDOS de Seine-et-Marne

« J’attends une année plus clémente sur le plan sanitaire car c’est quand même cette épidémie qui empêche une pratique sportive libre. À Paris, de nombreux clubs sont des petites structures spécialisées dans les sports de salle. Vu les contraintes qui sont imposées, ce sont surtout ces disciplines qui ont souffert. Les grands stades en extérieur sont, en effet, situés à la périphérie. Il n’y en a qu’un au cœur de Paris, en l’occurrence, près de la Tour Eiffel.

Nos projets consistent d’abord à renforcer la formation, laquelle fonctionne déjà bien. Même si nous avons été contraints de passer au distanciel, nous avons réussi à tenir la barre. Par ailleurs, nous avons l’intention de changer de siège en 2023. Normalement, nous devrions emménager, jusqu’aux JO de Paris, dans un local situé à proximité de la Tour Eiffel. Ensuite, il nous faudra probablement trouver un autre point de chute. Toujours est-il que le lieu que nous occupons actuellement, dans le XIIe arrondissement, est trop petit et pas suffisamment aéré. Il ne répond pas aux normes et ne nous permet donc pas d’accueillir tout le public que nous souhaiterions dans le cadre de nos actions sociétales et de formation. En outre, il ne s’inscrit pas dans le développement du CDOS ces dernières années.

Enfin, dans un tout autre domaine, il est prévu que nous emmenions, en mai, une sélection des meilleurs handballeurs et handballeuses de la Capitale, en moins de 17 ans, au Danemark pour participer à un tournoi international. »

« L’objectif premier est de savoir ce qu’il faut que nous fassions car, actuellement, nous sommes un peu dans le flou. Par exemple, nous ne savons pas encore précisément ce que le Conseil départemental attend de nous par rapport à l’échéance olympique de 2024. Sachant qui ne sera pas possible de mettre en place des actions financées par des sponsors qui n’auront pas été validés par le COJOP.

Parallèlement, nous avons toujours dans l’idée d’organiser les Jeux de Seine-et-Marne, lesquels ont lieu tous les deux ans depuis quatre décennies. Cette année, il ne sera vraisemblablement pas possible de les concentrer sur un seul lieu, en juin car c’est le mois lors duquel auront lieu les élections législatives. Nous allons probablement les étaler sur plusieurs semaines et dans plusieurs villes en incluant à la fois la dimension compétition, loisir et scolaire.

Par ailleurs, nous mettons l’accent sur le handicap. Notre objectif, depuis trois ans, est d’intégrer au maximum les personnes en situation de handicap à des manifestations avec les personnes valides. Nous projetons de programmer des événements et des compétitions qui réunissent ces deux publics, par exemple, autour d’une même discipline comme le tir laser. Pour cela, nous avons la chance que le président du Comité départemental handisport et celui du Comité départemental du sport adapté siègent au Conseil d’administration du CDOS.

À noter, que nous allons éditer, en ce début d’année, un ouvrage sur l’histoire du sport en Seine-et-Marne depuis 1896. »

Philippe Sturm : « Travailler en totale collaboration avec les institutionnels »

Pascal-Pierre Ponson Sacquard : « Créer une Maison du sport et de l’engagement »

Président du CDOS de Seine-Saint-Denis

Président du CDOS du Val-de-Marne

« Le monde du sport, dans son ensemble, a beaucoup souffert depuis deux ans. Nous constatons un grand nombre de défections dans les clubs mais aussi dans les divers comités départementaux. Je souhaite donc avant tout, pour 2022, un retour à la normale avec une reprise générale de l’activité sportive et des compétitions.

Le CDOS 93 sera forcément sollicité dans la mesure où le département va accueillir, dans les années à venir, des événements majeurs, à commencer par la Coupe du monde de rugby en 2023 puis les JOP de 2024. Dans ce cadre, outre la rénovation des infrastructures et l’héritage des Jeux en matière d’équipements, j’espère que nous travaillerons en totale collaboration avec les institutionnels. Le but sera aussi d’accompagner au mieux les athlètes de haut niveau du département, notamment en faisant office d’intermédiaire auprès des partenaires privés désireux de s’investir.

On a trop tendance à méconnaître la fonction et les missions d’un CDOS. Notre politique se décline autour de quatre axes : l’éducation et la citoyenneté ; la professionnalisation ; le haut-niveau et les politiques publiques et le sport-santé. À ce titre, nous envisageons notamment de créer des maisons de santé. Dans un autre registre, nous intervenons en milieu carcéral, à la maison d’arrêt de Villepinte, ou encore auprès des réfugiés pour favoriser leur insertion. Enfin, nous sommes en lien avec les fédérations sportives scolaires pour instaurer des passerelles avec les clubs fédéraux. »

« Nous avons organisé, en octobre dernier, un séminaire qui a réuni l’ensemble les mouvements sportif val-de-marnais. Et ce, autour de quatre thématiques : comment rapprocher encore mieux les disciplines valides et celles du sport adapté ; inclusion et engagement ; de quelle manière mettre en avant, en collaboration avec la Chambre de commerce et le Comité départemental du tourisme, le Val-de-Marne dans l’optique des Jeux de 2024 alors que celui-ci n’accueillera pas d’épreuve ; enfin, les pistes pour faciliter le rapprochement entre le sport fédéral et le sport scolaire et universitaire au sens large, c’est-à-dire de la maternelle à  l’enseignement supérieur. Mon vœu est donc que l’on passe de la réflexion à l’action. Le tout en développant davantage les partenariats que nous avons initiés avec l’État, le Conseil départemental, l’Académie de Créteil etc. Par exemple, concernant la Semaine olympique, nous allons de nouveau organiser, au Parc du Tremblay et en collaboration avec les Missions de lutte contre le décrochage scolaire, un événement à l’intention des jeunes qui se trouvent dans cette situation. Nous avons également comme projet la création d’une Maison à la fois du sport, pour regrouper l’ensemble des disciplines, mais aussi de l’engagement, pour promouvoir le bénévolat. Sachant que l’un des axes fort de notre politique est la formation et la professionnalisation. A cet égard, nous nous sommes d’ailleurs lancé dans la démarche de certification Qualiopi. »

Jean-Claude Redon : « Il n’est pas simple de mettre en place des projets »

Pierre Grégoire : « Contribuer au bon déroulement des JOP »

Président du CDOS des Yvelines

Président du CDOS du Val-d’Oise

« J’espère qu’en ce début d’année, nous pourrons rebondir efficacement alors que la situation générale n’est pas satisfaisante pour développer les choses. Beaucoup de gens sont très atteints par ce qui se passe depuis près de deux ans. Un certain nombre de bénévoles sont fatigués ou malades. Or, vu les circonstances sanitaires actuelles, rebondir paraît difficile. Il n’est pas simple de mettre en place des projets dans la mesure où nous sommes face à des entités – mairies, Éducation nationale, Conseil départemental – qui ne sont pas forcément en capacité de les développer. L’environnement n’est pas favorable dans la perspective de Paris 2024.

Pour autant, le CDOS a de nombreux projets. Ils ont notamment trait au sport santé en intervenant dans les structures (maisons de santé etc.) qui accueillent des personnes en situation de handicap ou atteintes de maladies chroniques pour les inciter à pratiquer une activité physique.

Quant aux animations sur le terrain, elles ont eu lieu, pour l’essentiel, avec l’Éducation nationale. Ainsi, avons-nous réactivé notre opération Horizons 2024 qui consiste à se rendre dans les cent-dix collèges du Département pour présenter, dans toutes les classes, les valeurs de l’olympisme au travers d’une exposition, de jeux, de films et de débats.

Enfin, pour ce qui est du développement durable, nous mettons à disposition des mairies un outillage et notre expertise afin qu’elles déclinent des stratégies pluriannuelles et de nouvelles applications, par exemple, des circuits de promenade pédagogiques. »

« Ce début d’année est difficile pour ce qui est de la reprise des activités sportives. Depuis la fin de l’année dernière, nous avons beaucoup mis l’accent sur le Pass’Sport afin de le promouvoir. Pour autant, nous avons du mal à percevoir le retour des gens dans le clubs.

Par ailleurs, nous allons relayer la Semaine olympique dans les écoles et les collèges qui ont fait acte de candidature pour être associés à cette action. Nous allons leur présenter les valeurs de l’olympisme et ce que sont les Jeux. Quant aux Jeux du Val-d’Oise, qui s’adressent, là encore, aux scolaires, ils auront lieu en juin, au CDFAS d’Eaubonne. Enfin, nous allons avoir un rôle de relais entre le Département et les villes désireuses d’accueillir des équipes nationales dans le cadre des Jeux de 2024, sachant que le Val-d’Oise a reçu le label Terre de Jeux. Le but est de voir ce que l’on peut faire pour contribuer au bon déroulement des JOP et ce, en partenariat avec le CROS et le COJOP.

Sans oublier, dans un autre domaine, les formations que nous organisons à l’attention des dirigeants et des encadrants, par exemple en matière de secourisme. »

Propos recueillis par Alexandre Terrini