Fin 2017, le Centre national pour le développement du sport (CNDS) a confié au Creps Auvergne-Rhône-Alpes et au Pôle ressources national sports de nature (PRNSN) la réalisation d’une enquête nationale sur le dispositif Emplois CNDS. Objectifs : évaluer l’efficience de cette initiative et, plus particulièrement, la pérennisation des emplois créés depuis 2008, au nombre de 5 200 en 2017 (pour un investissement de 46 millions d’euros) ; préciser les améliorations possibles ; enfin, accompagner les acteurs dans l’élaboration d’un outil d’aide à la décision. Les résultats sont encourageants et attestent qu’il ne s’agit pas d’un coup d’épée dans l’eau.

Comment ça marche ?

La professionnalisation du mouvement sportif et la structuration des associations sont autant de priorités du ministère des Sports qui ont incité le CNDS à promouvoir la création d’emplois auprès des différents acteurs du sport. Et ce, via le dispositif Emplois CNDS, lequel permet, sous réserve des moyens financiers mobilisables de l’association sportive requérante et en cohérence avec les objectifs de son projet associatif ou de son plan de développement, d’apporter un appui financier aux postes relevant des champs technique, pédagogique et administratif. L’aide octroyée via Emplois CNDS est dégressive sur quatre ans mais peut ne pas l’être si l’emploi ainsi créé participe au développement de la pratique sportive des publics prioritaires.

Un dispositif pérenne

Tout d’abord, le fait que 91 % des conventions signées soient arrivées à leur terme échu, qu’elles aient bénéficié à un ou plusieurs salariés de manière simultanée ou non, constitue un premier indice de pérennisation des emplois aidés par le CNDS. Sachant, de surcroît, que sur les 9 % des conventions interrompues avant terme, près de 80 % l’ont été à l’initiative des salariés. De plus, 77 % des structures employeuses n’ont pas eu besoin de recourir à̀ d’autres aides ou subventions publiques pour financer l’emploi après la fin de la convention. L’effet de levier des emplois CNDS est donc réel et mesurable. Autre preuve, si besoin en est : 79 % des structures interrogées affirment que l’emploi créé dans le cadre de l’aide à l’emploi CNDS existe toujours en leur sein (96 % de ces emplois ont été pérennisés en CDI), 62 % de ces postes étant toujours occupés par le même salarié.

Pour qui ?

Par ailleurs, les aides à l’emploi versées par le CNDS favorisent l’insertion sur le marché́ du travail dans la mesure où 61 % des salariés embauchés dans ce cadre étaient soit étudiants, soit en recherche d’emploi. Même constat en ce qui concerne l’égalité des sexes vers laquelle il s’agit de tendre. En effet, pas moins de 33 % des conventions ont permis de recruter une femme, les femmes représentant 32 % des éducateurs déclarés au niveau national, toutes disciplines confondues.

A noter que ce ne sont pas forcément les acteurs les plus riches qui ont profité de ce système. En effet, 73 % des structures bénéficiaires ont un budget inferieur à 350 000 euros dont 26 % ont un budget ne dépassant pas 80 000 euros. En outre, 89 % d’entre elles n’ont bénéficié que d’une seule convention Emplois CNDS pour un total de plus de 3 000 conventions recensées au niveau national (dont 51 % dans le cadre du Plan sport emploi).

Plus précisément, le panel desdites structures comprend :

  • 63 % d’associations et de clubs sportifs ;
  • 19 % de structures ou de comités départementaux ;
  • 12 % de ligues ;
  • 2 % de groupements d’employeurs ;
  • 2 % de professions sport ;
  • 1 % de Comités régionaux olympiques et sportifs (Cros) ;
  • 1 % de Comités départementaux olympiques et sportifs (Cdos).

Pour faire quoi ?

La majorité (87 %) des postes concernés par l’opération Emplois CNDS a trait à l’encadrement sportif au sein des clubs, essentiellement auprès de deux publics : les licenciés de moins de 12 ans (60 %) et les licenciés âgés de 13 à 17 ans (67 %). Par ailleurs, 55 % se rapportent à la gestion, 33 % à une fonction expert et 19  % à l’entretien. Des chiffres qui s’expliquent par le fait que plusieurs missions peuvent être affectées à un même emploi.

Plus précisément, les fonctions exercées dans le cadre de ces emplois subventionnés par le CNDS portent sur :

  • l’encadrement compétitif (66 %) ;
  • l’encadrement non compétitif (60 %) ;
  • l’administration et la gestion (42 %) ;
  • le management des personnels (30 %) ;
  • l’expertise-conseil (23 %) ;
  • la formation de cadres-jury (19 %) ;
  • l’entretien d’équipements et de matériels (19 %).

Là encore, plusieurs réponses étaient possibles. Il n’empêche, une telle diversité de tâches confirme, si besoin en est, que l’implication du CNDS pour financer des emplois est aussi indispensable qu’utile.

Alexandre Terrini