Officiellement lancée le 27 mai, la Conférence Régionale du Sport d’Île-de-France, présidée par Evelyne Ciriegi, a tenu sa première séance de travail, le 29 septembre, à la Maison du handball. L’occasion de préciser son fonctionnement interne dans le souci que chacun puisse faire entendre sa voix.
Chaque Conférence Régionale du Sport (CRdS) a vocation à décliner, dans son ressort géographique, ce qui a préalablement été acté par l’Agence nationale du Sport (AnS). Et ce, dans le cadre de la nouvelle gouvernance quadripartite du sport français associant l’État, les acteurs du sport, les collectivités locales et le monde économique.
« L’implication de ces quatre collèges n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît, décrypte Evelyne Ciriegi, la Présidente de la CRdS francilienne. Cela nécessite, en amont, d’instaurer une écoute, une reconnaissance des uns et des autres sans considération du positionnement politique de certains. Le but est vraiment de s’appuyer sur les compétences et d’initier une dynamique en ce sens. »
Pour cela, la CRdS s’est dotée d’une instance adaptée et modulée. En effet, si les autres CRdS comptent un président épaulé de deux vice-présidents, celle d’Île-de-France a opté, afin d’inclure toutes les sensibilités, pour un véritable Bureau élargi autour de la Présidente et de deux vice-Président(e)s (Pierre Rabadan, adjoint à la Mairie de Paris en charge des Sports et des JOP et Séverine Desbouys, représentante de la CPME) en incluant des représentants de l’ensemble des secteurs.
« Construire une relation d’amitié sportive »
Concrètement, la CRdS comporte trois commissions. La première chapeaute ce qui a trait à la durabilité des pratiques, à l’héritage des JOP, à la continuité sportive tout au long de la vie, à la pratique et à l’animation sportive, aux équipements, au soutien à la professionnalisation et à l’engagement au bénévolat. La deuxième commission a en charge le haut niveau, le sport professionnel et la promotion de l’éthique du sport. Enfin, la troisième se focalise sur la pratique sportive comme facteur de cohésion sociale et déterminant de santé, ce qui inclut l’accessibilité de tous aux activités physiques et sportives (APS), les territoires et les publics prioritaires, les personnes en situation de handicap, l’égalité femmes-hommes, le sport-santé ainsi que la prévention des violences et des discriminations.
« Nous avons mis tout le monde autour de la table pour œuvrer selon des pratiques qui nous rassemblent, insiste Evelyne Ciriegi. Beaucoup de gens sont en effet, dans leur activité respective, des décisionnaires sur la base d’éléments que leur fournissent leurs services. Là, nous souhaitons qu’ils puissent tous donner leur avis, qu’ils s’écoutent et se respectent afin d’aboutir à des consensus étayés. Je veux, avant toute chose, construire une relation d’amitié sportive pour que tout le monde soit à l’aise quand il s’agit de se positionner sur un sujet. » A cette louable fin, un prestataire a été choisi pour conduire cette démarche dans le cadre d’ateliers dits d’intelligence collective destinés à ancrer une collaboration efficiente des membres de la CRdS aux profils et aux aspirations inévitablement disparates.
« Partager des approches et identifier des bonnes pratiques »
De son côté, l’Institut Régional de Développement du Sport (IRDS) a formalisé un diagnostic territorial dont la première partie a été soumise à l’assistance, le 29 septembre. Elle porte sur les pratiques sportives des Franciliens, les équipements dans les territoires, le sport-santé, l’accès au sport des personnes en situation de handicap, la lutte et la prévention des dérives dans le sport. Quatre autres thèmes seront à l’honneur lors de la prochaine session de la CRdS, le 21 octobre. En outre, le rapport de l’IRDS servira forcément de trame à l’élaboration du Projet Sportif Territorial (PST) censé être présenté le 10 mars prochain. Ensuite, il sera temps de se rapprocher de la Conférence des financeurs afin de définir, là encore dans la concertation, les diverses manières de subventionner le PST. Par ailleurs, la CRdS entend communiquer sur ses activités et actions à destination de l’ensemble des parties prenantes du sport francilien. Et ce, via les réseaux sociaux et son site Internet.
A noter que les présidents et présidentes des Conférences Régionales du Sport déjà constituées se sont retrouvés, début octobre, à Ivry-sur-Seine, sous l’égide de l’Agence nationale du Sport et de son Président, Michel Cadot, dans le cadre d’une nouvelle instance, le Cercle des Président(e)s. « Là, l’idée est d’instaurer un temps d’échanges, de partager des approches et d’identifier des bonnes pratiques, explique Evelyne Ciriegi. Le tout en créant un réseau pour formaliser un groupe de travail et instiller davantage de lien entre nous. » C’est que l’on ne change pas un modus operandi gagnant.
Alexandre Terrini