Crise sanitaire et ère du temps obligent, Brigitte Henriques Présidente du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), Marie-Amélie Le Fur Présidente du Comité paralympique et sportif français (CPSF) et Tony Estanguet Président du Comité d’organisation des Jeux de 2024 (COJOP) ont présenté, le 24 janvier, leurs vœux en distanciel mais ensemble.

Avant de se projeter vers l’avenir, il est souvent bon de jeter un dernier coup d’œil dans le rétro tant le passé peut nourrir le futur. Brigitte Henriques ne s’y est pas trompée en se livrant, en préambule, à un bilan de l’année 2021. L’occasion de « saluer la mobilisation des clubs et des bénévoles pour maintenir le cap et faire revenir les licenciés à la pratique ». De son côté, le CNOSF a veillé à épauler les clubs dans la mise en place du Pass’Sport et du pass vaccinal.

Il s’agit, désormais, de tout faire pour que le slogan « 2022, ce sera mieux » se vérifie. A cet égard, la Présidente du CNOSF a assuré que « le premier objectif est de sortir de la crise pour tout le monde », ce qui commande « de peser dans les décisions pour vraiment faciliter la vie des clubs, d’accompagner les fédérations et de faire remonter le plus précisément possible les pertes économiques qu’il y a pu avoir » dans le secteur du sport.

Privilégier la proximité avec les fédérations

Pour cela, le CNOSF a entamé une réorganisation structurelle afin « d’être au service des fédérations membres et des territoires, de leur donner des outils concrets et d’être pragmatique pour les aider au quotidien ». Autre inflexion, la création d’une nouvelle structure, en l’occurrence, le Département des grandes causes nationales qui a pour mission de « réaffirmer la place du sport dans notre société et ce qu’il peut apporter, qu’il s’agisse d’enjeux de santé, d’éducation d’insertion, de mixité ou encore, de lutte contre toutes les formes de discrimination et les violences sexuelles », a précisé Brigitte Henriques. Et de conclure : « Nous avons un rôle important à jouer. » La méthode, elle, est connue : parler d’une seule voix pour mieux peser dans le débat public et privilégier la proximité avec les fédérations pour répondre à leurs besoins.

Le CPSF est sur la même longueur d’ondes. Sa Présidente, Marie-Amélie Le Fur, entend avant tout « accompagner les fédérations et la structuration du mouvement paralympique », notamment « en travaillant sur le continuum de l’accès à la pratique sportive des personnes handicapées et ce, de la prise de conscience de la possibilité d’une pratique sportive jusqu’à la pratique elle-même ».

Le but est de « capter » ce public, « d’aller chercher le pratiquant car même quand il existe des structures d’accueil très qualitatives », il hésite à franchir le pas. Pour favoriser la rencontre entre la personne handicapée et le club, le CPSF s’évertue à mettre des moyens à disposition des pratiquants, des collectivités et des fédérations. Ceux-ci revêtent des modalités plurielles : un programme de rapprochement avec les établissements sociaux et médicaux-sociaux ; favoriser la formation des encadrants, des dirigeants et des bénévoles au sein des clubs, militer concrètement auprès des collectivités pour qu’elles incitent à la pratique du handisport et, bien sûr, poursuivre le déploiement territorial du CPSF avec l’affectation d’un salarié par région pour œuvrer à l’avènement de « projets en synergie avec tous les acteurs du champ du handicap ».

« Déstigmatiser la peur de ne pas faire ou de mal faire »

Bref, il convient de faire évoluer les mentalités, en « déstigmatisant la peur de ne pas faire ou de mal faire » en matière d’accueil de sportifs en situation de handicap. En effet, a déploré Marie-Amélie Le Fur, « le taux de pratique reste trop faible tandis que la France est encore absente dans énormément de disciplines, tant aux Jeux paralympiques d’été que d’hiver. »

A cet égard, la tenue des JOP de Paris 2024 sera un formidable accélérateur de particules. « Notre but est de mettre du sport dans le quotidien des Français, a confirmé Tony Estanguet, Président du COJOP. Nous avons inventé un nouveau modèle d’organisation des Jeux. On ne fait pas les Jeux pour construire des équipements sportifs mais pour replacer le sport et ses valeurs dans la société française. Si nous restons unis, on peut créer un élan autour du sport que l’on n’a jamais eu dans ce pays. » Cela semble bien parti.

Alexandre Terrini