En 2020, l’ensemble des Ligues et Comités régionaux franciliens a eu recours pour la première fois au nouveau système d’attribution des subventions de l’Agence nationale du Sport, avec une gestion désormais faite par leur Fédération de tutelle.
Dans ce cadre, le CROS Île-de-France a souhaité réaliser une enquête afin de connaître leur ressenti suite à cette campagne.

Un processus globalement maîtrisé

Au total, 37 Ligues et Comités régionaux ont répondu à cette enquête, dont 25 disciplines individuelles, 6 disciplines collectives et 6 affinitaires, multisports ou scolaires.
L’analyse de leur retour fait ressortir un calendrier et un processus considéré comme plutôt satisfaisant, avec une phase de préparation en mars et avril, un dépôt des dossiers en avril, une instruction en mai et juin pour une finalisation en juin et juillet. Plusieurs Ligues et Comités soulignent néanmoins que les retours de l’AnS étaient parfois un peu tardifs.

Des lignes directrices similaires

Malgré les spécificités de chaque discipline, on retrouve néanmoins dans les retours des répondants de grandes lignes directrices communes, comme le souhaitait l’AnS, autour du développement des pratiques pour tous (sport-santé, sport féminin, sport pour les personnes en situation de handicap ou encore sport loisirs) de la mise en place de nouvelles formes de pratiques, de la réduction des inégalités, des valeurs d’éthique et de citoyenneté, de l’organisation d’évènements et de l’amélioration de la performance…

Toutefois, les Ligues et Comités font état d’axes parfois différents selon l’échelon concerné : des différences d’actions ou de nombres de demandes possibles entre les clubs, les départements et la région.

Une forte hétérogénéité au niveau de l’instruction

Dans ce domaine, toutes les situations se présentent : non implication dans l’instruction, implication pour les départements ou les clubs uniquement, ou pour les 2 niveaux.
À noter que, parfois, l’échelon régional n’a pas été sollicité par la Fédération alors que le niveau départemental l’a été pour ses clubs. Pour plusieurs disciplines, des commissions régionales ad-hoc ont été constituées pour l’occasion.

Un investissement humain important

D’une manière générale, le nouveau système a demandé beaucoup d’investissements humains  (bénévoles et/ou salariés permanents ou temporaires, cadres techniques ou encore directeurs)
Comme il n’y a pas eu de contrepartie financière, cela se traduit par des surcoûts significatifs pour les Ligues et Comités régionaux.
Il faut souligner que le premier confinement a coïncidé avec la période de travail sur les dossiers de demandes : point « positif » car plus grande disponibilité des uns et des autres ; point « négatif » car il a fallu amplifier fortement le travail en distanciel. Plusieurs répondants font état d’une inquiétude lorsque cela sera à faire en même temps qu’un fonctionnement habituel.
À ce stade, il est néanmoins difficile encore de chiffrer précisément les temps consacrés.
De plus, des difficultés sont apparus avec les outils mis à disposition, comme LCA.
Un fort accompagnement des clubs est également nécessaire, car leurs dossiers son parfois très mal structurés et rédigés. Certaines structures ont ainsi dû gérer de nombreux dossiers de clubs.
La majorité des Ligues et Comités se réjouissent néanmoins d’avoir pu bénéficier d’un fort accompagnement de leur Fédération de tutelle.

Un bilan difficile au niveau financier

L’analyse des réponses des Ligues et Comités permet de faire ressortir, de manière globale, une baisse de leur subvention allant de 5 à 50%, même s’il est pour le moment difficile d’établir une moyenne précise en raison de réponses parfois évasives. La tendance qui semble néanmoins se dégager serait une baisse moyenne des subventions de 25%, même si quelques Ligues et Comités font état d’une stabilité, voir même d’une augmentation pouvant aller jusqu’à 20%.
La même tendance semble se dégager au niveau départemental.
Au niveau des clubs, la tendance est en revanche plutôt à la hausse, ce qui s’explique par l’obligation fixée par l’Agence de leur consacrer d’ici 2024 50% des subventions.

De manière globale, cette analyse était attendue, car les enveloppes disponibles étaient généralement similaires à celles de 2019, tandis que le nombre de demandes a augmenté du fait du passage par les Fédérations.

Perspectives pour 2021

La grande majorité des répondants n’avait, au moment de l’enquête, pas reçu d’instructions pour la campagne 2021.
Plusieurs font état d’inquiétudes quant aux actions non mises en place en raison de la pandémie, avec un souhait que les sommes attribuées restent acquises et ne fassent pas l’objet d’une compensation en 2021.
Pour les Ligues et Comités qui n’avaient pas pris part à l’expérimentation en 2019, il y a également beaucoup de questionnement concernant le contrôle en 2020 des actions subventionnées en 2020, tant sur le plan financier que technique.

Un bilan plutôt favorable

Si, comme nous l’avons présenté, quelques inquiétudes subsistent, le bilan de cette première campagne pour l’ensemble des Ligues et des Comités paraît globalement plutôt satisfaisant, avec des réserves inhérentes au nouveau système mis en place, et qui devraient pouvoir disparaitre au fur et à mesure des prochaines campagnes.

Thibault Cirier