Source FFA
Jack Roulet s’en est allé jeudi 8 novembre et c’est une voix qui s’est éteinte. Grave, chaleureuse, rassurante, posée, précise, elle était familière à l’oreille de beaucoup de passionnés d’athlétisme. Les athlètes de la ligue d’Ile-de-France, qui aimaient l’entendre sur le stade prononcer leur nom sans l’ombre d’une hésitation quand il officiait comme speaker, avant d’entamer leur course ou leur concours. Les dirigeants de clubs de la LIFA, qui appelaient au téléphone celui qui aura été directeur général de la ligue pendant vingt-cinq ans, en quête d’un conseil toujours fiable et pertinent. Les membres de la commission des statuts et règlements (CSR) de la FFA, dont il avait pris la présidence il y a six ans. Les délégués des clubs, qui l’écoutaient lors de l’Assemblée générale fédérale présenter les évolutions du règlement dans un silence de cathédrale. Et tous ceux, plus généralement, qui le croisaient sur les pistes ou à côté, toujours attentif au parfait déroulement des compétitions.
Une voix ne reflète pas toujours un caractère. Celle de Jack Roulet, si. « C’était quelqu’un de très soucieux de l’attention portée aux autres, très consensuel et à l’écoute, tout en étant force de proposition », décrit Odile Eskenazi, qui l’avait embauché à la LIFA lorsqu’elle en était la présidente. Une ligue au sein de laquelle il allait toujours garder en tête l’objectif de « simplifier la vie des gens et des clubs », grâce à sa connaissance très pointue de la réglementation. Ce que ne manque pas de souligner Jean-Jacques Godard, successeur d’Odile Eskenazi à la tête de la LIFA : « Tous les clubs le contactaient en cas de souci administratif et il était toujours disponible. Il avait un grand bonheur à transmettre ses connaissances. Il était d’un calme extraordinaire pour expliquer les choses. Il avait presque un flegme anglais. Je n’ai jamais vu Jack fâché. »
Jamais très éloigné du terrain, Jack était aussi une figure incontournable du comité départemental des Hauts-de-Seine, dont il aura été le président pendant plus de quinze ans. Licencié au Courbevoie Athlétisme Club et Loisir, il n’avait pas oublié toutes ces soirées passées sur le stade en tant qu’athlète puis entraîneur, lui qui avait suivi le chemin tracé par son père, président du comité avant lui.
Son décès laisse également un grand vide au sein de la commission des statuts et règlements de la fédération. « Notre famille perd un grand serviteur, à la fois rigoureux et compétent, souligne André Giraud, président de la FFA. Tout le travail qu’il a réalisé était remarquable. Il faisait l’unanimité. » Un discours partagé par Annie Laurent, ancienne secrétaire générale de la FFA et membre de la CSR : « L’athlétisme était greffé en lui. Il avait énormément de connaissances tout en ayant beaucoup d’humilité. »
Jack Roulet avait pris sa retraite le 31 juillet dernier, quelques jours après avoir été mis à l’honneur lors des championnats de France cadets-juniors organisés à Evry-Bondoufle. Loin d’avoir quitté le milieu de l’athlétisme après cette date, il venait de prendre la tête de la commission jeunes de la LIFA. Il fourmillait de projets dans la perspective des championnats d’Europe 2020 et des Jeux olympiques de Paris 2024. La vie en a décidé autrement, mais sa voix résonnera encore longtemps dans la tête de tous ceux qui l’ont un jour côtoyé.
Le Comité Régional Olympique et Sportif Île-de-France adresse ses condoléances les plus sincères à sa mère, son frère et ses proches.