Fidèle à sa devise, « le sport pour toutes et tous à tous les âges de la vie », le CROS Île-de-France entend n’exclure aucun champ et, par récurrence, aucun public, en particulier l’univers pénitentiaire. A cette fin, une coordination régionale du sport en milieu carcéral a été mise en place dès 2006 avec pour but d’enrichir la place du sport dans les établissements par le biais d’actions locales.

Les initiatives à destination des détenus sont menées en partenariat avec les CDOS franciliens. Comme souvent, la mobilisation du réseau des instances olympiques s’avère probante puisque douze des dix-huit établissements carcéraux franciliens profitent de ce dispositif unique. Plus précisément, 4 582 personnes placées sous main de justice (PPSMJ) ont pu bénéficier, en 2019, de 5 406 heures d’activités physiques et sportives diverses et variées puisque trente-six d’entre elles étaient à l’honneur çà et là.

Des coordinateurs dédiés au sein des CDOS

Des chiffres probants, fruit d’une implication sans faille. Quatre CDOS (Seine-et-Marne, Essonne, Hauts-de-Seine et Seine-Saint-Denis) ont en effet désigné, en leur sein, un coordinateur spécifiquement en charge de ce secteur. Il a pour mission principale d’optimiser la programmation sportive au sein même des prisons, soit sous l’égide des moniteurs employés dans chacune d’elles, soit en sollicitant des encadrants extérieurs envoyés par les Ligues ou les Comités régionaux ou les Comités départementaux des différentes disciplines. Ainsi, le CDOS de Seine-et-Marne intervient-il dans les établissements de Meaux-Chauconin-Neufmontiers, de Melun et du sud-francilien à Réau ; celui de l’Essonne à Fleury-Mérogis et au centre de semi-liberté de Corbeil ; le CDOS des Hauts-de-Seine à la maison d’arrêt de Nanterre ; enfin, celui de Seine-Saint-Denis à Villepinte. Dans les trois autres départements franciliens (Yvelines, Val-de-Marne et Val-d’Oise), c’est l’Union nationale sportive Léo Lagrange (UNSLL) qui prend le relais.

Pour ce qui est des moyens financiers, le CROS Île-de-France perçoit ainsi, de l’État, une subvention globale de la Direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) de Paris – Île-de-France. Cette somme couvre une partie du salaire des coordinateurs ainsi que les actions réparties tout au long de l’année. Le CROS, tout comme l’UNSLL, la ventile équitablement entre les différents CDOS en fonction du nombre et de l’ampleur des opérations qu’ils chapeautent, celles-ci étant souvent d’envergure. Il peut aussi arriver qu’en cas de besoin spécifique, le CROS fournisse, à titre complémentaire, des moyens humains ou logistiques.

Des actions d’envergure

En concertation avec la DISP de Paris – Île-de-France, il a, par exemple, répondu, en 2019, à un appel d’offres de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILD&CA) portant sur un programme sportif de prévention des conduites addictives. Celui-ci est décliné dans tous les départements concernés par le biais de la coordination sportive en milieu carcéral, à raison d’un établissement par territoire. Il s’articule autour d’une séance de sensibilisation et de dix autres d’activité sportive pour accompagner les participants dans une démarche de réduction et de contrôle de leurs conduites addictives.

Sur le plan organisationnel, le sport en milieu carcéral est une illustration de la synergie existant entre le CROS, maillon central qui donne l’impulsion, et les CDOS, lesquels sont les têtes de pont du système dédié tout autant à la bonne santé physique et psychique des détenus qu’à leur réinsertion en favorisant leur réappropriation de la règle, de l’altérité et du respect de l’autorité. Et ce, afin de prévenir la récidive, d’encourager la réinsertion sociale et professionnelle et de les sensibiliser aux enjeux de santé. Le tout en lien avec le tissu associatif local.

« Le sport en milieu carcéral est vraiment un axe important de notre politique car c’est une manière de contribuer au vivre ensemble et de familiariser les participants au respect de la règle et au respect de l’Autre, insiste Alain Sapience, Vice-président du CROS Île-de-France en charge de la délégation « Sport & Éducation et Citoyenneté » et Président de la commission Sport en milieu carcéral. Chacun a, en outre, le droit de faire du sport dans notre pays. »

Un constat qui se matérialise par la récurrence de manifestations dédiées, à l’image de celle portée, le 22 juin prochain, par le CDOS de Seine-et-Marne et dont le CROS Île-de-France est partenaire. En l’occurrence, un tournoi de basket à trois contre trois qui se déroulera au gymnase municipal de Fleury-Mérogis. Il mettra aux prises les pensionnaires de plusieurs centres pénitentiaires qui, pour l’occasion, se seront vu accorder le droit de sortir de leur cellule pour dunker vers une liberté temporairement retrouvée. De même se tiendra le 24 juin, dans le cadre de la Journée Olympique, une compétition en distanciel par écrans interposés, de street workout. Elle opposera les prisons de Poissy et de Fleury-Mérogis. Ce projet Impact 2024, porté cette fois par le consortium DISP – URSLL IDF – CROS IDF, ambitionne d’assurer une démarche de transformation de l’approche du sport en détention, visant à terme, à lever les freins à l’accessibilité à la pratique sportive pour le plus grand nombre de personnes détenues dans un objectif de santé globale. Le but est d’améliorer le temps de vie en prison et de favoriser une meilleure réinsertion par la suite. 

Toutes ces dispositions confirment dans la continuité l’intérêt du CROS Île-de-France qui, associé aux CDOS, reste fidèle à son investissement en faveur du milieu carcéral.

Alexandre Terrini