L’Exécutif assure qu’il a pris la mesure du péril que la crise sanitaire fait peser sur le sport. Lors d’une visioconférence qui s’est tenue le 17 novembre, le Président de la République, Emmanuel Macron, a tenu à donner des gages au secteur en déclinant un panel de mesures dont certaines s’adressent spécifiquement au monde amateur.

Tout d’abord, le Gouvernement entend pallier autant que possible la fermeture des associations sportives et la forte baisse des adhésions dans les clubs. Pour cela, il est prévu d’instaurer, dès 2021, le Pass’Sport. Il s’agit d’un soutien massif à la prise de licence qui mobilisera 100 millions d’euros. Le but est d’encourager le retour des Français dans les clubs en soutenant les familles dans une situation précaire afin qu’elles puissent payer la cotisation ou acheter des équipements. Les modalités et les critères d’attribution du Pass’Sport doivent encore être arrêtés dans les prochaines semaines.

Les clubs parmi les bénéficiaires du Fonds de solidarité

Par ailleurs, et toujours à destination du monde amateur, l’État investira, à parité avec l’Agence nationale du Sport (AnS), 15 millions supplémentaires en 2021 (en sus des 19 millions d’euros déjà abondés pour 2020) dans le cadre du Fonds de solidarité, lequel sera donc prolongé. Et ce, pour continuer de venir en aide aux associations non employeuses qui n’ont pas accès aux aides de droit commun. Parmi les bénéficiaires figurent, outre les clubs, les Ligues et Comités, les Comités départementaux des Fédérations agréées ainsi que les CR(DT)OS. Les actions susceptibles d’être financées via ce Fonds ont trait au renforcement de la continuité éducative comme les Vacances apprenantes ou les séjours sportifs pendant les vacances scolaires, à des aides d’urgence, à des aides ponctuelles à l’emploi de jeunes avec un plafond de 12 000 euros pour un temps plein et enfin, à des aides à l’apprentissage qui ne seraient pas éligibles au plan de relance de l’apprentissage. A noter que la question des loyers acquittés par les clubs sera discutée avec les collectivités territoriales concernées dont ils dépendent.

En complément, une partie des crédits (21 millions d’euros) de l’Agence nationale du Sport, issus de plan de relance de 120 millions, sera affectée à la création d’un fonds de compensation pour amortir les pertes des Fédérations sportives en termes de licences. Cette manne sera en particulier reversée aux associations dans le cadre du Projet Sportif Fédéral (PSF) de chaque entité. Les dossiers de demande seront à déposer via le Compte Asso et instruits par la Fédération de tutelle qui soumettra, pour paiement, la liste des bénéficiaires à l’AnS. Enfin, 5 000 postes de service civique seront fléchés vers le sport pour que les clubs puissent se relancer en disposant de davantage de moyens humains pour ce faire. Par ailleurs, des emplois seront créés au sein des CROS avec pour mission d’accompagner les petites structures dans la constitution de leur dossier pour percevoir ces diverses aides.

Vers un retour des mineurs dans les clubs

Plus immédiatement et plus concrètement, le Chef de l’État a ouvert la porte à un retour effectif des mineurs dans les associations sportives au mois de décembre, certes, selon des protocoles sanitaires qui seront renforcés pour les disciplines de salle et élaborés en concertation avec le ministère chargé des Sports et les acteurs locaux. C’est là une demande récurrente de l’ensemble des instances du sport, ne serait-ce qu’au nom de la cohérence puisque les élèves continuent de pratiquer des activités physiques à l’école, au collège et au lycée.

Concernant l’accueil du public, celui-ci ne sera pas possible avant le début de l’année prochaine, si tout va bien, et sera décliné selon un système de jauge relative, c’est-à-dire en fonction de la capacité de l’enceinte et en se conformant à une densité maximale (un siège sur deux ou une personne pour 4 mètres carrés).

Alexandre Terrini