Après de nombreux débats, le Parlement a approuvé, le 16 janvier, l’instauration du pass vaccinal. Ces dispositions s’appliquent, à compter du 24 janvier, à l’ensemble du champ du sport français et donc francilien.

La chose est claire : que l’on soit pratiquant, encadrant salarié ou pas, dirigeant, bénévole ou simple spectateur, impossible désormais, si l’on a plus de seize ans, d’entrer sans présenter son pass vaccinal dans un Établissement recevant du public (ERP). Or, les gymnases et autres enceintes dédiées aux activités physiques et sportives sont, bien sûr, des ERP. Autrement dit, pour y pénétrer à l’intérieur, il conviendra de justifier d’un schéma vaccinal complet au regard de la réglementation qui s’applique à chacun (âge, date de la deuxième dose etc.). Dans certains cas, un certificat de rétablissement à la suite d’une contamination pourra être présenté. Quant aux mineurs de 12 à 15 ans, ils pourront exciper un pass sanitaire, c’est-à-dire un test négatif.

A noter que le pass vaccinal sera accessible et activé pour les personnes actuellement non vaccinées si elles reçoivent leur première dose d’ici le 15 février et à deux conditions : effectuer la deuxième dose dans le mois suivant et présenter un test négatif de moins de 24 heures.

En résumé, le pass vaccinal est à présent obligatoire pour tous les licenciés de plus de seize ans tandis que le pass sanitaire l’est pour tous ceux de douze à quinze ans. La règle, en particulier en ce qui concerne le pass vaccinal, vaut également pour les athlètes étrangers qui viennent participer à des compétitions sur le sol français.

« Aussi longtemps que nécessaire » mais « pas plus que nécessaire »

Si, en la matière, le contrôle des personnes est plus aisément réalisable lors d’un événement sportif, ne serait-ce qu’en enrôlant des vigiles pour ce faire, il est beaucoup moins évident au quotidien. Il peut en effet en incomber au personnel d’accueil de l’infrastructure mais également à un membre du club dont dépendent les licenciés. Avec toutes les tensions que cette astreinte est susceptible de générer.

Jusqu’à quand le pass vaccinal sera-t-il exigible ? Le 20 janvier, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a précisé qu’il sera appliqué « aussi longtemps que nécessaire » mais « pas plus que nécessaire ». En somme, jusqu’à ce que « la pression hospitalière soit suffisamment basse et qu’il n’y ait plus de soins déprogrammés ».

Ces impératifs réglementaires ont un écho différent selon les disciplines et leur environnement. « Ce qui est contraignant pour nos clubs, c’est le contrôle du pass, qu’il soit sanitaire ou vaccinal, confirme Dominique Rabbé, Présidente la Ligue d’Île-de-France des sports de glace. Il est sûr que cela va exclure de la pratique des adhérents supplémentaires qui ne veulent toujours pas se faire vacciner. Ceci étant, nous sommes moins touchés que d’autres dans la mesure où nous sommes un sport à maturité précoce et que la majorité de nos licenciés ont moins de seize ans. Et, pour nous, l’essentiel était que les patinoires restent ouvertes. »

Pour Sébastien Gonçalves-Martins, Président la Ligue d’Île-de-France de volley, « cela ne va pas foncièrement changer les choses parce que nous étions déjà soumis au pass sanitaire. Nous avons néanmoins senti qu’un certain nombre de personnes se sont résolues à se faire vacciner. Pour ce qui est de la vérification, il y a les clubs qui jouent le jeu et où cela se passe en bonne intelligence. Dans certaines villes, ce sont les mairies qui s’en chargent via leur personnel. A un moment, j’ai craint que tout cela ne génère des problèmes disciplinaires avec ceux qui ne veulent pas montrer leur pass ou qui en ont des faux. Or, pour l’instant, ce n’est pas le cas. Je croise les doigts pour que cela continue. Nous n’avons, de surcroît, pas eu à déplorer de perte de licenciés dans la mesure où nous avons bénéficié de l’embellie post JO de Tokyo où les Bleus ont été sacrés champions olympiques. »

Au tennis de table non plus, l’onde de choc tant redoutée n’a pas eu lieu. « Le pass sanitaire puis le pass vaccinal nous permettent de jouer, insiste Patrick Beaussart, Président de la Ligue d’Île-de-France. Pour nous, cela a été une aubaine car grâce à cela, nous avons pu reprendre la pratique, que ce soit à l’entraînement ou en compétition. Cela ne pose pas de problème dans nos clubs tandis que des juges-arbitres sont affectés au contrôle du pass lors des championnats et des tournois. C’est la fermeture des salles pendant une longue période et non l’instauration du pass sanitaire puis vaccinal qui a causé une perte d’adhérents. »

Les sports de combat, eux, sont plutôt impactés et malmenés. « La mise en œuvre du pass est compliquée, soupire, fataliste, Jean-Pierre Mercader, Président du Comité d’Île-de-France de lutte et disciplines associées. Nous avons, en outre, annulé la majorité de nos compétitions. J’espère qu’il y aura moins de faux pass vaccinaux que de faux pass sanitaires. Notre message est clair : nous voulons que les gens soient stricts et prennent un maximum de précautions. »

Les jauges jusqu’au 2 février

Enfin, concernant les jauges maximales – 2 000 personnes dans les équipements fermés, 5 000 personnes dans ceux ouverts – elles demeurent de mise jusqu’au 2 février. Un délai, in fine, assez court aux allures d’aubaine. D’autant que d’ici là, la ministre chargée des Sports, Roxana Maracineanu, a ouvert la porte à des modulations possibles au cas par cas. « Cela dépendra de la situation sanitaire, de la configuration de l’équipement sportif, du nombre d’entrées, de sa situation dans la ville et de l’accès qui pourra être facile ou pas entre le stade et les moyens de transport », a-t-elle expliqué. A priori, la décision sera de la compétence des préfets qui pourront décider « d’aller au-delà de cette jauge en fonction des territoires et de la circulation du virus ».

Alexandre Terrini