Promesse électorale du Président de la République, Emmanuel Macron, le Service national universel (SNU), basé sur le volontariat, a été lancé en 2019. Ce dispositif vise, pêle-mêle, à accroître la cohésion et la résilience de la Nation en développant une culture de l’engagement, à garantir un brassage social et territorial de l’ensemble d’une classe d’âge, à renforcer l’orientation et l’accompagnement des jeunes et enfin, à valoriser les territoires. Le secteur du sport est pleinement concerné.
Le Service national universel s’adresse aux jeunes de 15 et 17 ans. Il s’agit de convier tous ceux qui le souhaitent à « participer à la construction d’une société de l’engagement, bâtie autour de la cohésion nationale », justifie le Gouvernement. Il comporte quatre objectifs particulièrement dans l’ère du temps : faire vivre les valeurs républicaines ; renforcer la cohésion nationale ; développer une culture de l’engagement ; enfin, accompagner l’insertion sociale et professionnelle.
Le SNU qui, cette année, concernera 18 000 jeunes au plan national dont près de 1 800 en Île-de-France, se décline en trois phases.
Le séjour de cohésion
D’une durée de deux semaines (du 21 juin au 2 juillet, cette année, en Île-de-France, N.D.L.R.), il a lieu dans des centres d’accueil dédiés au nombre de onze (dont un au Creps de Chatenay-Malabry) dans la région francilienne. Là, ils sont épaulés par des tuteurs réservistes, des enseignants de l’Éducation nationale, des personnels associatifs ou issus des corps en uniforme. L’effectif du centre est divisé en maisonnées de filles et de garçons. Chacune est chapeautée par un cadre de proximité chargé de la cohésion collective, du suivi des activités et de l’animation des conseils de maisonnées.
Les activités proposées sont articulées autour de sept champs :
- la citoyenneté et les institutions nationales et européennes ;
- les activités physiques et sportives, en particulier collectives, favorisant la cohésion ;
- l’autonomie, la connaissance des services publics et l’accès aux droits ;
- la culture et le patrimoine ;
- la découverte de l’engagement ;
- la défense, la sécurité et la résilience nationales ;
- le développement durable et la transition écologique.
Par ailleurs, le séjour est ponctué par l’expression régulière des symboles de la République et de la Nation, au premier rang desquels le lever des couleurs, le chant de l’hymne national ou la Journée défense et mémoire. « La vie collective permet de faire l’expérience d’une citoyenneté active, notamment au travers des conseils de maisonnées », expliquent les pouvoirs publics. « Il s’agit, à chaque fois, de proposer une pédagogie active, en particulier sous forme de mises en situation, ainsi qu’une formation du citoyen », résume Éric Quenault, Délégué régional académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports pour l’Île-de-France. Lors de ce séjour, les candidats se voient offrir une inscription gratuite pour passer le Code de la route et, dans certains cas, à la formation Prévention et secours civique de niveau 1 (PSC1).
À noter que pour ce qui est des activités sportives, plusieurs Ligues et Comités régionaux franciliens se sont mobilisés afin d’en assurer le bon déroulement. « À l’avenir, il est envisageable d’impliquer le CROS en tant que tel pour qu’il nous aide en ce sens », suggère, à ce propos, Éric Quenault.
La mission d’intérêt général
Une fois le séjour de cohésion achevé, chaque participant est tenu d’effectuer une mission d’intérêt général, laquelle a été préparée en amont. D’une durée minimale de quatre-vingt-quatre heures réparties au cours de l’année suivant le séjour de cohésion, elle doit s’inscrire dans l’une des neuf thématiques suivantes :
- la défense et la mémoire ;
- la sécurité ;
- la solidarité ;
- la santé ;
- l’éducation ;
- la culture ;
- le sport ;
- l’environnement et le développement durable ;
- la citoyenneté.
Les missions d’intérêt général peuvent revêtir quatre modalités différentes :
- la mission perlée : un ou plusieurs volontaires apportent leur concours régulier à une structure locale chargée de service au public comme les clubs sportifs, les services de pompiers, les Ehpad etc. ;
- la mission ponctuelle : un ou plusieurs volontaires apportent leur concours à un projet d’intérêt général existant et ponctuel tel l’organisation d’événements culturels ou sportifs, des chantiers de restauration du patrimoine, des missions en faveur de l’environnement, auprès de personnes démunies etc. ;
- le projet collectif : un ou plusieurs volontaires poursuivent un projet autonome d’intérêt général et sont accompagnés par une structure d’intermédiation spécialisée tandis que ceux qui conduisent un projet collectif sont supervisés par une structure identifiée ;
- la préparation et la formation en vue d’un engagement volontaire en phase 3 : certaines missions nécessitent un temps de formation, par exemple les missions dans le domaine de la sécurité civile ou auprès de publics vulnérables.
Les structures d’accueil susceptibles de proposer ces missions sont, pour partie, identiques à celles éligibles à l’accueil des volontaires en service civique. En l’occurrence :
- les associations loi 1901 assurant des missions au service de l’intérêt général dans la lignée des thématiques définies dont les clubs de sport, les Fédérations, les ligues et comités régionaux, les CROS, les CDOS ;
- les personnes morales de droit public : les services de l’État, les collectivités territoriales et les établissements publics ;
- les établissements de santé privés d’intérêt collectif ;
- les Établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) publics et associatifs ;
- les Armées, les services de police, de gendarmerie et de sécurité civile ;
- les entreprises solidaires d’utilité sociale agréée
L’engagement volontaire
À l’issue de la mission d’intérêt général, chaque jeune âgé de 16 ans à 25 ans peut contribuer à l’avènement d’une société plus fraternelle sous la forme d’un engagement volontaire à la solde de l’intérêt général. Et ce, dans les domaines suivants : la culture, la solidarité, la citoyenneté, l’éducation, la santé, le sport, l’action internationale, la défense, la sécurité.
Outre un service civique indemnisé, parmi les voies qui s’offrent à eux, figure l’engagement associatif, par exemple au sein d’une structure dédiée à la pratique sportive, qui permet de s’investir bénévolement en faveur de l’intérêt général au sein d’une association
Alexandre Terrini