Pour tenter d’évaluer les conséquences sonnantes et trébuchantes de la crise sanitaire sur les associations sportives affiliées à une Fédération, le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) a lancé, en octobre, une enquête dont les résultats sont, hélas, édifiants.

L’ampleur du sondage diligenté par le CNOSF en légitime davantage encore les enseignements, lesquels n’ont rien d’un épiphénomène. 44 414 clubs, soit près de 28 % des clubs fédérés, représentant 85 Fédérations (sur les 94 qui sont membres du CNOSF) ont en effet participé à cette étude déclinée sur le monde du comparatif entre la situation des uns et des autres qui prévalait fin octobre 2019 et celle en vigueur fin octobre 2020.

Une perte cumulée qui s’élève à 376 millions d’euros

Tout d’abord, les longues fermetures périodiques des clubs décrétées par le Gouvernement ainsi que la crainte d’être contaminé par la Covid-19 ont dissuadé un certain nombre de Français de se licencier au sein d’une association sportive. Résultat : en un an, 74 % de ces dernières déplorent une baisse d’en moyenne 26 % du nombre de leurs adhérents.

Qui dit effectifs en diminution dit cotisations en régression. Mais ce n’est pas là le seul poste qui génère un manque à gagner pour les clubs. 78 % d’entre eux sont confrontés à des recettes qui se réduisent pour cause de pertes de partenariat et de mécénat (pour 27 % des clubs), de subventions (pour 19 % des clubs), de billetterie (pour 12 % des clubs), de diverses sources de rentrées (stages, formations, cours, animations, buvette…. pour 42 % des clubs). Au total, la perte cumulée des 36 000 clubs répondants, dans cette situation, s’élève à 376 millions d’euros (dont 260 millions de pertes de cotisations et 116 millions de pertes autres). Des montants appelés à évoluer… à la hausse.

Un soutien supplémentaire dans le cadre des conventions d’objectifs

« Ces sommes sont révélatrices des difficultés prévisibles que vont rencontrer les clubs et les Fédérations dans ce contexte de contraintes sanitaires persistantes. Elles montrent aussi toute la nécessité d’un soutien supplémentaire rapide dans le cadre des conventions d’objectifs des Fédérations et des Projets Sportifs Fédéraux (PSF) gérés par l’Agence nationale du Sport », prévient le CNOSF. Une urgence et une inquiétude ressenties avec la même intensité en Île-de-France, par le CROS, confortées par une enquête similaire réalisée avec les CDOS franciliens.

En espérant que le calendrier par étapes du déconfinement en matière de sport, récemment officialisé par le Gouvernement, sera synonyme de nouveau départ. « Comme il y a la trêve des confiseurs, on va dire qu’en gros, on perd cinq semaines, affirme le Président du CNOSF, Denis Masseglia. On aurait bien aimé que la reprise soit un peu plus tôt mais vu le contexte, il ne faut pas se plaindre. Ce que l’on peut espérer, c’est que la situation sanitaire ne se dégrade pas et que la reprise prévue en janvier soit effective. Si l’on a une échéance comme celle du 20 janvier, on peut bien s’y préparer. Et je veux croire que la perspective d’une reprise va être plus forte que la difficulté d’aujourd’hui. Cela peut aider nos clubs. »

Alexandre Terrini