Source CNOSF

La commission médicale du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) a organisé, le jeudi 5 novembre en visioconférence, une journée consacrée au sport-santé et à son ouvrage de référence, le Médicosport-santé, dictionnaire à visée médicale des disciplines sportives.

La matinée a été consacrée à un séminaire de travail inédit destiné aux Fédérations et aux CR(DT)OS sous forme d’ateliers, avec pour objectif premier d’échanger sur les bonnes pratiques concernant des thématiques liées au déploiement territorial du sport-santé :

  • la formation liée au sport sur prescription médicale et sa mise en œuvre fédérale et territoriale ;
  • les partenariats entre établissements de santé et clubs sportifs ;
  • les labels fédéraux sport-santé ;
  • la sensibilisation et l’information des professionnels de santé au sport-santé.

Dominique Bret, Vice-présidente du CROS Île-de-France en charge de la Santé et du Bien-être a présenté la formation ESPM – Éducateur Sport sur Prescription Médicale – dispensée par le CROS Île-de-France. Cette formation à destination des Éducateurs sportifs a pour objectif de leur permettre de proposer une offre sportive adaptée aux différentes pathologies.

Deuxième temps de cette journée, la présentation officielle de la 4ème édition du Médicosport-santé a réuni, dans l’après-midi, plus de 200 personnes. L’édition 2020, la quatrième du genre, de ce dictionnaire à visée médicale des disciplines sportives est un outil indispensable illustrant l’importance du sport dans la prise en charge sanitaire des patients mais aussi de l’ensemble des citoyens. Une démarche que le CROS Île-de-France a fait sienne.

Le Médicosport-santé contient les protocoles sport-santé d’une cinquantaine de Fédérations sportives. Validé par la commission médicale du CNOSF en coopération avec la Société française de médecine de l’exercice et du sport (SFMES), il décrit les caractéristiques physiques, physiologiques et mentales de chaque discipline ainsi que les conditions de pratique dans le cadre du sport-santé. Il vise à aider les médecins généralistes à la prescription d’activités physiques et sportives. Chaque protocole fédéral présenté dans le Médicosport-santé est lui-même entériné par le comité médicosport-santé du CNOSF.

Ce guide comporte deux parties. La première concerne les pathologies impactées par le sport-santé. En l’occurrence :

  • les pathologies métaboliques (obésité diabète) ;
  • les pathologies cardiovasculaires ;
  • les cancers ;
  • les pathologies de l’appareil locomoteur ;
  • les pathologies psychiatriques ;
  • les pathologies neurologiques (sclérose en plaques).

Cette quatrième édition en comporte trois supplémentaires :

  • les pathologies respiratoires (BPCO, asthme de l’enfant, Syndrome d’apnée obstructive du sommeil – SAOS) ;
  • la fibromyalgie ;
  • la maladie de Parkinson.

Par ailleurs, ladite première partie recense les états de santé spécifiquement rattachés au sport-santé. À savoir, l’avancée en âge, l’enfant et l’adolescent et enfin, la grossesse et l’état post-partum.

La deuxième partie liste les cinquante Fédérations qui ont développé un programme de sport-santé qui a trait à la fois à la prévention :

  • primaire, laquelle consiste à intervenir avant la maladie pour en éviter la survenue ;
  • secondaire qui vise à agir au tout début de la maladie afin d’en limiter l’évolution ou d’en faire disparaître les facteurs de risque ;
  • tertiaire qui ambitionne, lorsque la maladie est installée, à réduire l’aggravation, les complications, invalidités ou rechutes.

Cette année, cinq nouvelles instances ont franchi le pas : la Fédération française d’études et de sports sous-marins ; la Fédération française de kick boxing, muay thaï et disciplines associées, la Fédération française de roller & skateboard, la Fédération nationale du sport en milieu rural et enfin, l’Union française des œuvres laïques d’éducation physique. Il est prévu que la Fédération française handisport, la Fédération française de rugby à XIII et la Fédération sportive et gymnique du travail en fassent prochainement autant.

Le manque de formation des médecins

« L’objectif est de mettre le Médicosport-santé au service des professionnels de santé mais aussi des sportifs et de l’ensemble de la population, explique Alain Calmat, Président de la commission médicale du CNOSF. Ma volonté est d’en faire un ouvrage de référence dans le cadre de la formation des médecins pour que la prescription d’activités physiques et sportives devienne une réalité car cela reste quelque chose qui n’est pas encore vraiment connu des médecins. » En cause, leur « manque de formation » qui constitue le principal frein à ce genre de prescription.

Pour y remédier, il est question que d’ici le deuxième semestre 2021, le CNOSF élabore, en collaboration avec la Société française de médecine de l’exercice et du sport (SFMES) et l’Université virtuelle francophone de médecine du sport (UVFMS), une formation qu’il portera lui-même. L’objectif est d’aider les professionnels de santé dans l’utilisation du Médicosport-santé et dans la manière de prescrire une activité physique et sportive dans un but thérapeutique à leurs patients atteints d’affections chroniques ou en prévention primaire pour les publics spécifiques (grossesse, avancée en âge). Un futur cursus appelé à être reconnu dans le cadre de la formation médicale continue.

Augmenter l’offre de formations des structures déconcentrées

Par ailleurs, le CNOSF entend plus que jamais soutenir la formation fédérale des éducateurs sportifs en proposant un programme de formation en lien avec les chapitres figurant dans le Médicosport-santé, en particulier sur les thèmes suivants : APS et grossesse et post-partum, APS et pathologies respiratoires, APS de fibromyalgie et enfin, APS et maladie de Parkinson. Parallèlement, onze nouvelles certifications fédérales validées par la commission médicale du CNOSF permettent l’encadrement, par les éducateurs sportifs, de patients en Affection de longue durée (ALD) dans le cadre d’une prescription médicale.

De même, convient-il de mettre à disposition du contenu destiné à alimenter les formations assurées par les Fédérations et les CR(DT)OS. Le CNOSF veut en effet poursuivre son travail d’accompagnement pour augmenter l’offre de formations des structures déconcentrées afin de faciliter leur déploiement dans les territoires. Pour cela, la commission médicale du CNOSF valide la qualité des formations sport sur prescription médicale des CR(DT)OS destinées aux éducateurs sportifs. À ce jour, six CROS dont celui d’Île-de-France, pleinement convaincus du caractère incontournable du sport-santé et de son essor, dispensent une formation sport sur prescription médicale.

Alexandre Terrini