Il y a six mois, la Cour des comptes mettait en garde contre le risque d’un surcoût des Jeux Paris 2024. Depuis, le Comité d’organisation (Cojop) a rectifié le tir, se félicitent les hauts magistrats.

Dans une synthèse sur la gestion du Cojop, les Sages de la rue Cambon assurent que celle-ci ne recèle aucun problème significatif ni d’irrégularité majeure même si, bien sûr, « le modèle économique de Paris 2024 incarné par le budget prévisionnel du Cojop (lequel s’élève à 3,9 milliards d’euros, N.D.L.R.) doit être sujet à une grande vigilance », a fortiori en cette période de pandémie de la Covid-9 qui bouleverse la donne. À cet égard, le rapport déplore que le budget pluriannuel n’ait pas « tenu compte d’un éventuel risque de diminution des ressources » alors que « le risque de moins-values sur ces ressources de sponsoring est élevé ». Par ailleurs des améliorations, essentiellement d’ordre technique, sont encore possibles.

La question de la couverture d’un éventuel déficit désormais résolue

Il n’en demeure pas moins qu’aux yeux de la Cour, l’exécution des exercices 2018-2019 « n’appelle pas d’observations quant à leur régularité et leur sincérité ». Un verdict aux allures de satisfecit quand on se rappelle qu’en novembre dernier, elle avait tiré le signal d’alarme : « En ce qui concerne les dépenses, les risques de surcoûts liés à des évaluations initiales erronées ou à des erreurs d’appréciation lors de la première révision budgétaire de janvier 2019, à des décisions nouvelles ou à des évolutions de prix et de marché, s’élèvent probablement à plus de 400 millions d’euros, cible d’économies annoncées récemment par le Cojop et non encore documentées. » La Cour pointait notamment « la sous-évaluation du poste de dépenses des services aux Jeux qui pourrait atteindre 200 millions d’euros » et jugeait « indispensable d’ajuster au plus vite l’ensemble des budgets de transports liés au plan de transport et à la sécurité ».

De même la juridiction, qui avait fait remarquer, il y a quelques mois, l’absence de « disposition relative à la couverture d’un éventuel déficit final », note que la question est désormais résolue puisqu’elle « prend acte de l’engagement […] pris par le Premier ministre […] de traduire l’engagement vis-à-vis du CIO par une mesure législative dans le projet de loi de finances initiales pour 2022 ».

Une gouvernance « fonctionnelle garantissant la réactivité nécessaire »

C’est surtout le thème de la sécurité qui, à présent, polarise l’attention de l’instance de contrôle, laquelle suggère de « parfaire » et de « sécuriser » le système d’information face aux risques de cybercriminalité. À ce titre, elle s’inquiète de « la sécurité et de la confidentialité » des données qui, pour ce qui est des systèmes d’information et de la technologie, devraient être confiées à des prestataires, en l’occurrence au groupe chinois Alibaba et à l’entreprise française Atos.

Enfin, l’équipe dirigeante du Cojop, emmenée par Tony Estanguet, répond aux exigences, selon la Cour, qui décrit une gouvernance « fonctionnelle, permettant une prise de décision rapide, garantissant l’agilité et la réactivité nécessaires ».

Alexandre Terrini