Depuis cette semaine, les salles de sport et de fitness sont de nouveau accessibles à tous. Mais à certaines conditions, les restrictions qui subsistent n’étant pas neutres à l’heure où les activités ont enregistré une baisse notable du nombre de leurs licenciés.
Outre le couvre-feu désormais décalé de deux heures, de 21 h 00 à 23 h 00, c’est, bien sûr, l’accès du public majeur aux infrastructures sportives d’intérieur qui change la donne. Avec, toutefois, des bémols qui continuent d’affecter les sports de combat et les arts martiaux. En effet, les contacts demeurent prohibés pour les personnes de plus de dix-huit ans. Ceux-ci ne sont autorisés que pour les mineurs (en intérieur) et pour tout le monde mais en extérieur. En clair, pour pouvoir pratiquer ces disciplines en toute liberté, sans contrainte, les plus grands devront patienter jusqu’au 30 juin. En outre, les enceintes closes ne peuvent recevoir un nombre de sportifs supérieur à 50 % de leur capacité d’accueil maximale. Ce qui impose, parfois, de moduler et de contingenter le nombre de participants à chaque entraînement. C’est, là encore, un frein conséquent.
« Nos clubs sont en très grande souffrance »
Joël Miyahouenou, Président de la Ligue d’Île-de France de taekwondo et disciplines associées, fait contre mauvaise fortune bon cœur : « Même si notre art martial possède un large spectre de pratiques, en particulier pour ce qui est de la partie technique avec les poomsés qui sont l’équivalent des katas, d’un côté, je regrette que les contacts soient toujours interdits aux adultes mais, de l’autre, je ne peux que me réjouir de la réouverture des dojos. Cela fait quasiment un an que l’accès nous en était exclu. Ce n’était plus possible. Nos clubs sont en très grande souffrance. 95 % ont été en sommeil. Ils n’ont pas pu payer les enseignants et se sont vu demander des remboursements de cotisations. Pour eux, ça a été la double peine. Je prends donc quand même cela comme une bonne nouvelle. Il est certain que si une pratique pleine et entière avait été possible dès à présent, cela aurait été préférable dans l’optique de fidéliser les adhérents de plus de dix-huit ans. C’est un risque auquel nous sommes exposés. Ce sera le travail de la Ligue, des comités départementaux et des clubs d’aller les chercher et de les faire revenir, a fortiori ceux que l’on reverra plus avant le mois de septembre. »
Par ailleurs, la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a précisé que la reprise du sport en intérieur n’étais pas « conditionnée » de manière impérative par le port d’un masque dédié aux activités physiques et répondant à la norme Afnor. « Ce ne sera pas une contrainte de réouverture mais une protection souhaitée, a-t-elle dit. Et si la situation venait, hélas, à empirer, avec ce masque qui permet de mieux respirer tout en étant bien fixé sur le visage, il y aura peut-être une possibilité de moins refermer les salles de sport comparé à ce que l’on a fait jusque-là. »
« La priorité est que chacun puisse faire du sport à sa manière »
Néanmoins, un retour à la normale plein et entier, notamment en intérieur et pour ces disciplines, est-il envisageable à la rentrée ? La ministre veut y croire : « Il faut que, début septembre, nous soyons tous responsables et que nous respections les protocoles, aussi bien pour le sport professionnel qu’amateur. La vaccination gagnant du terrain en France et si chacun porte, le temps qu’il est nécessaire, l’attention requise aux règles sanitaires et à la distanciation, je pense que des perspectives positives peuvent se dessiner pour septembre. » Enfin, le public, lui, est de nouveau admis en tribunes mais dans le limite imposée par les jauges.
« Nous sommes heureux de pouvoir offrir cette ambiance aux sportifs, lesquels en ont besoin, se réjouit Roxana Maracineanu. Nous travaillons au plus près des besoins des acteurs. Il faut respecter leur modèle économique et ce, à tous les niveaux. Nous essayons de servir chacun au regard de ses besoins. Le but est de ne pas prendre trop de risques. Même si, aujourd’hui, tout est positif et que l’on peut regarder l’avenir en étant confiant, le monde du sport se veut responsable et sait qu’un retour en arrière serait catastrophique. Je salue donc la responsabilité des collectivités et des acteurs du sport qui vont vers une normalité mais avec prudence. C’est l’attitude que l’on doit avoir. On repropose petit à petit des compétitions et des spectacles sportifs aux gens mais la priorité est que chacun puisse faire du sport à sa manière. »
Alexandre Terrini