Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) a présenté, dans un document intitulé « Le sport, un projet pour la France – Contribution du CNOSF pour l’élection à la Présidence de la République française 2022 », ses recommandations pour que la chose sportive soit une grande cause nationale.

Le programme du CNOSF comporte quatre axes déclinés en vingt mesures. Pour la Journée Internationale des Droits des Femmes, nous avons retenu quatre d’entre elles qui bénéficieront davantage que les autres à la pratique féminine.

Développer la pratique sportive féminine

Le CNOSF entend tout faire pour développer la pratique sportive féminine (mesure n°11) à l’heure où 37 % des femmes n’ont pas une pratique sportive régulière. D’où la nécessité de « porter des politiques publiques volontaristes pour accompagner et amplifier le développement de la pratique sportive féminine ». Comment ? En incitant les collectivités, en lien avec les clubs, à augmenter le nombre de créneaux dédiés dans les équipements sportifs et à adapter le nombre suffisant de vestiaires. Par ailleurs, il convient de multiplier les actions de sensibilisation dans les écoles et que les programmes scolaires intègrent toutes les disciplines sportives pour déconstruire les stéréotypes. Autre point, proposer des modules de formation des éducateurs pour mieux accueillir le public féminin ainsi que des programmes spécifiques pour fidéliser les pratiquantes adolescentes dans les clubs. Enfin, en dehors des terrains, le CNOSF prône de flécher des moyens pour recruter des dirigeantes et augmenter le réservoir de bénévoles nécessaires dans les clubs.

Lutter contre la sédentarité des jeunes

Autre point qui concerne également le secteur féminin, celui qui vise à lutter contre la sédentarité des jeunes (mesure n°9), qualifiée de « bombe sanitaire à retardement » et qui « sera le fléau de la prochaine génération ». Là, il est urgent de changer de paradigme. « Dès le plus jeune âge, nous devons remettre l’activité physique et sportive au cœur du quotidien des jeunes. L’objectif est clairement d’augmenter la pratique sportive sur tous les temps de l’enfant, de la maternelle à l’université, et d’élargir sa culture sportive », dixit le CNOSF. Une injonction qui vise autant les garçons que les filles. Diverses modalités sont envisagées :

  • Généraliser les 30 minutes d’activités physiques quotidiennes en complément de l’Éducation physique et sportive (EPS) et poursuivre le déploiement du label Génération 2024 ;
  • Rendre obligatoire le fait que, dans les formations Staps, l’encadrement de séances pédagogiques d’EPS se fasse dans les écoles primaires ;
  • Renforcer la formation des professeurs des écoles à l’enseignement de l’EPS ;
  • Créer une association sportive dans toutes les écoles primaires pour faciliter la pratique d’APS dans le temps scolaire et périscolaire ;
  • Permettre à chaque enfant d’acquérir les grands apprentissages prioritaires dès le plus jeune âge : l’apprentissage de la nage, du vélo et la coordination motrice ;
  • Utiliser le sport et l’olympisme comme vecteurs et outils d’apprentissage dans le cadre des programmes scolaires ;
  • Rendre obligatoire l’EPS dans la validation des cursus de formation universitaire et des grandes écoles ;
  • Pérenniser le Pass’Sport, en optimiser le fonctionnement et l’étendre à d’autres publics prioritaires dont les étudiants.

Développer le sport-santé

Dans le même ordre d’idée, le sport-santé, qui s’adresse par essence aux patients des deux sexes, doit être l’objet d’une « politique ambitieuse » (mesure n°10). Le but est que « le sport accompagne l’évolution et le vieillissement de notre société pour permettre aux Français de vivre mieux, plus longtemps et en bonne santé ». Pour cela, plusieurs pistes sont à explorer :

  • Accélérer le déploiement et le financement des Maisons sport-santé, en lien étroit avec les acteurs sportifs locaux et les professionnels de santé ;
  • Renforcer la formation des professionnels de santé et des professionnels du sport pour une meilleure efficacité de la prescription de l’Activité physique adaptée (APA) ;
  • Mettre en place les conditions d’un remboursement du sport sur ordonnance avec une prise en charge partielle par la Sécurité sociale en complémentarité avec les mutuelles ?
  • Intégrer le sport dans la cinquième branche consacrée à l’autonomie.

Lutter contre toutes les formes de dérive dans le sport

Enfin, malheureusement, oserait-on écrire, le public féminin est sûrement plus impacté par la mesure n°16 visant à poursuivre une collaboration étroite entre le mouvement sportif et l’État pour lutter contre toutes les formes de dérives dans le sport, notamment en matière de violences sexuelles. Les actions pour lutter contre ce fléau sont identifiées. En particulier :

  • Généraliser et rendre pleinement opérationnel, d’ici la fin de l’année, le contrôle de l’honorabilité de l’ensemble des éducateurs et bénévoles en proximité de mineurs ;
  • Flécher des moyens supplémentaires pour formaliser des stratégies fédérales de prévention de toutes les formes de violence et de discrimination dans le sport ;
  • Déployer des actions de sensibilisation et de prévention relatives aux violences et aux discriminations afin de sensibiliser 100 % des éducateurs et des licenciés d’ici la fin du quinquennat.

Pour éviter que le plaisir et les bienfaits de la dépense physique ne se muent en cauchemar indélébile.

Alexandre Terrini