La ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a présenté, le 25 mars, avec Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, les grandes lignes de la Stratégie Nationale Sport Santé 2019-2024. Idée maîtresse : la pratique des Activités Physiques et Sportives (APS) pour la santé relève de l’intérêt général et de la santé publique. Ce dont le CROS Île-de-France est pleinement convaincu, lui qui a fait du Sport Santé l’une de ses priorités.

La Stratégie Nationale Sport Santé (SNSS) a pour visée « d’améliorer l’état de santé de la population en favorisant l’activité physique et sportive de chacun, au quotidien, avec ou sans pathologie, à tous les moments de la vie ». Ce qui implique de lutter, pêle-mêle, contre l’accroissement de la sédentarité, l’inactivité physique et l’ensemble des pathologies chroniques qui y sont associées. Figurant dans le plan national de santé publique, intitulé Priorité Prévention, et inscrite dans l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, la SNSS a vocation « à (re)mettre les Français au sport sur tous les territoires, à déployer des pratiques adaptées accessibles et encadrées et enfin, à faire reconnaître pleinement le rôle majeur des APS pour la santé physique et mentale de chacun ».

Axe 1

Promouvoir la santé et le bien-être par l’activité physique et sportive

Il s’agit d’encourager la pratique d’une activité physique et sportive à tous les âges de la vie, de manière régulière, durable et adaptée mais également de lutter contre les comportements sédentaires dans la vie quotidienne.

Ce qui implique, tout d’abord, de trouver les mots pour le dire en vantant les APS par le biais de campagnes de communication. Par exemple, en multipliant, dès cette année, les interventions auprès des écoliers et collégiens destinées à insister sur la nécessité de pratiquer une activité physique régulière. Autre piste, promouvoir le label « Génération 2024 » pour diffuser le sport et l’olympisme dans les établissements scolaires. Autant d’initiatives dont le CROS Île-de-France est en capacité d’être le relais, lui qui défend la nécessité, auprès des jeunes et notamment des adolescentes issus des Quartiers Prioritaires de la politiques de la Ville (QPV), de faire du sport. Et ce, lors des rendez-vous réguliers sous son égide que sont Sport en Mixte et Sport en Filles.

Plus largement, il convient, précise la SNSS, de développer des offres de pratique ciblées pour chacun des publics (écoliers, étudiants, seniors, professionnels, détenus…), par exemple en expérimentant, dès la rentrée prochaine, des classes « confiance sport » (avec des cours le matin et des activités physiques et sportives l’après-midi) ou encore, en conseillant les APS aux seniors lors des stages de préparation à la retraite. Quitte à ce que les uns et les autres soient ensuite accueillis par les clubs fédéraux dans le cadre d’une pratique encadrée.

Tout cela implique, comme le répète le CRO Île-de-France, d’étoffer l’offre locale d’équipements sportifs, sachant que le ministère des Sports va investir 20 millions d’euros dans la construction et la rénovation d’équipements sportifs, en priorité ceux implantés dans les territoires carencés.

Enfin, le ministère entend déployer les maisons Sport Santé sur l’ensemble du territoire.

Axe 2

Développer l’offre à l’Activité Physique Adaptée à des fins thérapeutiques

L’enjeu est de reconnaître le rôle majeur des Activités Physiques Adaptées (APA) dans un parcours de soins pour le traitement des maladies chroniques. Ce qui requiert de mieux sensibiliser et former l’ensemble des médecins à la prescription d’APA. Ainsi, dès 2019, des outils d’appui à la prescription de ce type et à la décision médicale à partir des recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) seront mis à disposition des médecins. Autre impératif, développer l’orientation et l’accompagnement des patients atteints de maladies chroniques vers une offre et un cadre de pratique adaptés. Et ce, via la création, d’ici 2021, d’une plate-forme en ligne recensant les offres d’APS et d’APA. Les clubs franciliens ne devront pas rater l’occasion de se positionner en proposant des APA encadrées par des techniciens dûment formés aux exigences et aux spécificités du sport santé.

Ce sera aux Ligues et aux Comités de les y inciter et de les aider à prendre ce virage crucial synonyme de nouvelle opportunité. Enfin, il importe de soutenir le développement des prises en charge de l’APA en mobilisant tous les financeurs possibles.

Axe 3

Mieux protéger la santé des sportifs et renforcer la sécurité des pratiques quelle que soit leur intensité

Le but est d’informer l’ensemble des acteurs des bonnes pratiques et d’alerter la population générale sur les risques engendrés par une pratique mal maîtrisée. Ce qui suggère un ensemble d’initiatives, en l’occurrence :

  • optimiser la surveillance médicale réglementaire pour les sportifs de haut niveau, ce qui est particulièrement le cas au sein des CREPS et des pôles espoirs franciliens.
  • Établir un protocole de prise en charge harmonisé pour chaque pathologie, notamment pour prévenir et lutter contre les commotions cérébrales.
  • Mettre en place des campagnes de prévention dans différents environnements (sports de montagne, activités nautiques, subaquatiques et aquatiques) et de promotion des pratiques sportives. Ainsi, le Gouvernement lance-t-il, dès cette année, le Plan « Aisance Aquatique » pour optimiser l’apprentissage de la natation dès le plus jeune âge et lutter contre les noyades. Ce qui est précisément l’objectif de l’opération francilienne Sauv’Nage, organisée, chaque année, par le CROS Île-de-France. Celle-ci participe à la généralisation du « savoir nager » en faisant passer le test du Sauv’Nage et en permettant aux jeunes d’évaluer leur capacité à pratiquer des activités aquatiques en toute sécurité. Sans compter d’autres aspects non négligeables : favoriser l’insertion par le sport, l’accès à la culture de l’eau ainsi que la vie associative et les structures d’accueil du sport fédéral.
  • Accentuer la formation des encadrants sur le thème de la réglementation et des bonnes pratiques dans le sport. Là encore, le CROS Île-de-France se montre proactif en organisant diverses formations, notamment à l’intention des entraîneurs. Parmi les thèmes abordés, figure le sport santé, lequel pourra être plus approfondi dans l’optique de décliner la SNSS.
  • Sensibiliser les professionnels des APS et les adhérents aux risques liés à la consommation de produits dopants mais aussi lutter contre les filières de commercialisation de ces derniers.

Axe 4

Documenter et diffuser les connaissances relatives aux bénéfices et aux impacts de la pratique sportive sur la santé et la condition physique

Les bienfaits de l’activité physique et sportive pour la santé sont prouvés. Il s’agit donc d’en faire la promotion auprès du grand public, des acteurs institutionnels et privés concernés. Pour cela, le Gouvernement propose d’intensifier la mission de veille sanitaire au sein des fédérations sportives. Les Ligues et Comités franciliens seraient alors susceptibles de porter ce volet en participant à sa mise en œuvre sur le terrain. Les tutelles prônent également de favoriser l’observation et la recherche qui mettent en exergue l’impact médico-économique de la sédentarité et de l’inactivité physique.

Enfin, la sécurisation de la pratique, qui est un préalable pour l’ensemble des entités affiliées au CROS Île-de-France, impose, comme l’énonce la SNSS, de renforcer l’observation des pratiques d’activités physiques et sportives afin d’améliorer la connaissance et l’analyse de l’accidentologie. Avec, à la clef, la mise en place, en 2020, d’un observatoire de l’accidentologie des sports par le ministère des Sports, lequel pourrait être alimenté en données par les Ligues et Comités Régionaux.

Alexandre Terrini