Le représentant du Comité Paralympique et Sportif Français en Île-de-France est mandaté pour se livrer à un panorama du sport pour les personnes franciliennes en situation de handicap. Une vaste entreprise dans laquelle le CROS Île-de-France est un partenaire privilégié.

Pouvez-vous préciser les contours de votre démarche ?
Le Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) est en train de faire un état des lieux de la pratique parasportive dans l’ensemble des régions. En ce qui me concerne, je suis en charge de l’Île-de-France. J’ai commencé cette mission depuis le mois de novembre dernier. A ce titre, je rencontre l’ensemble des acteurs sportifs mais également les Directions départementales de la cohésion sociale (DDCS), le CROS, les CDOS, le Conseil Régional, les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) ainsi que les acteurs du secteur médico-social, etc. Le but est aussi de référencer les bonnes pratiques comme l’initiative de l’Institut Robert Merle d’Aubigné à Valenton qui va créer une maison Sport Santé en partenariat avec le Comité Départemental Handisport 94 ou encore, le club de badminton de Presles (95) qui organise régulièrement un forum pour sensibiliser à l’handisport, en faisant venir des prothésistes et des professionnels de santé. Je remettrai un premier compte-rendu d’ici l’été, avant les Jeux. L’objectif est d’œuvrer à la mise en place d’une stratégie nationale de développement de masse du sport, quel qu’il soit, pour les personnes en situation de handicap et ce, sur l’ensemble du territoire. Le tout en tenant compte de spécificités régionales. Pour cela, nous avons besoin de tous les acteurs du monde sportif mais aussi du secteur médico-social.

Des grandes tendances se dégagent-elles ?
Il n’y a pas d’énorme surprise. La Fédération Française Handisport (FFHandisport) et celle du Sport Adapté (FFSA) sont, dans l’ensemble, très présentes. Sans compter les Fédérations délégataires qui proposent une prise en charge spécifique de ces publics. Néanmoins, la question du développement de la pratique parasportive sera posée à l’issue du diagnostic. En effet, les problématiques sont globalement les mêmes en Île-de-France ou ailleurs, en particulier celles qui ont trait aux difficultés d’accès aux clubs et aux structures. En outre, on constate une certaine disparité entre les départements, que ce soient en termes de financement, d’accompagnement des clubs, de nombre de projets etc. Le but est donc de décrypter le lien entre les politiques publiques menées en la matière dans les départements et leur impact sur la pratique au sein des comités handisport, du sport adapté et des autres Fédérations. Le lien entre les deux reste à démontrer.

La politique du CROS Île-de-France est assez volontariste et ouverte sur ce type de public

Y a-t-il déjà des préconisations qui vous paraissent incontournables ?
Oui, celle d’accompagner les encadrants, les bénévoles et les dirigeants pour ce qui est de la formation en vue d’être en capacité d’accueillir ces publics de manière la plus optimale possible. Il faut poursuivre le travail initié dans ce domaine-là car les modules qui existent actuellement au sein des Fédérations ne font souvent qu’effleurer cette problématique. Pour ce qui est de l’accessibilité des structures, il convient que le maillage qui est actuellement très disparate soit plus homogène, notamment dans les départements les plus étendus où les clubs sont assez éloignés les uns des autres. L’idée serait, peut-être, de favoriser les partenariats entre les clubs des Fédérations délégataires et la FFHandisport ou la FFSA. Plus largement, il est impératif de sensibiliser les uns et les autres à l’accueil des personnes en situation de handicap, sachant qu’il y a une réelle volonté en ce sens de la plupart des Ligues et Comités que j’ai rencontrés. Reste à savoir comment faire pour y parvenir alors que c’est pour eux une opportunité de se professionnaliser dans ce domaine. Le problème, c’est qu’ils sont confrontés à un manque de temps mais aussi de moyens humains et financiers. L’idéal serait qu’ils puissent mettre à disposition un agent dédié en charge du développement de cette pratique. Pourquoi ne pas se rapprocher des universités dans cette optique ?

Quel est le rôle du CROS Île-de-France dans votre démarche ?
Il est pour moi un partenaire essentiel, ne serait-ce que par son antériorité sur le territoire. Il m’a très bien accueilli. Il est facilitateur pour que je puisse entrer en contact avec les personnes identifiées et mener à bien mon enquête. Par ailleurs, il a mis en place des actions très pertinentes dans le cadre de sa commission Diversité présidée par Ryadh Sallem. La politique du CROS Île-de-France est assez volontariste et ouverte sur à ce type de public. L’existant est déjà appréciable et prometteur. L’objectif est de travailler main dans la main dans un souci de développement et de collaboration qui soit la plus profitable aux personnes en situation de handicap.

Propos recueillis par Alexandre Terrini