La Lycéenne Maif Run a eu lieu au stade Charléty, le 30 mars dernier. 700 jeunes filles y ont participé. Un plein succès qui conforte amplement la raison d’être d’un tel événement : promouvoir le développement du sport féminin.

Toutes les collégiennes de classe de troisième et les lycéennes jusqu’à la terminale des établissements de la Capitale et du Val-de-Marne étaient conviées à cette manifestation. Le concept initial suggérait qu’une licenciée de l’UNSS vienne accompagnée d’une camarade non-licenciée. Mais, même en l’absence d’un tel parrainage, toutes celles qui le souhaitaient étaient admises à s’élancer sur la piste de cette antre prestigieux. Objectif : courir a minima 2024 mètres, en référence aux prochains Jeux Olympiques et Paralympiques qui se dérouleront à Paris, en 2024. Les plus téméraires pouvaient prolonger le plaisir et viser une distance supérieure. Et ce, à leur rythme, en dehors de toute logique compétitive, laquelle n’était, en l’occurrence, pas de mise.

Le sport au féminin demeure loin d’être une évidence

L’objectif était autre : en l’occurrence, inciter un maximum de non-adeptes des activités physiques à le devenir. C’est que le sport au féminin demeure loin d’être une évidence, y compris au sein de la jeune génération. Ce que déplore Christophe Norcini, Directeur régional de l’UNSS et conseiller technique auprès du Recteur. « Le but était d’encourager des demoiselles éloignées de la pratique sportive à s’y adonner mais également de la leur faire découvrir au cours d’un moment convivial et festif pour leur montrer que le sport, c’est aussi du partage et du bénéfice pour la santé. Au sein de l’UNSS, il y a 58 % de garçons et 42 % de filles. Ce n’est pas normal. On devrait être à 50-50. On doit donc travailler sur l’accessibilité à ce public. La société actuelle y est pour beaucoup. Quand on voit des images de sport de haut niveau dans les médias, ce sont surtout les hommes qui sont à l’honneur. Sans compter d’autres inégalités persistantes et certains préjugés comme celui qui voudrait que le sport, ce soit plus pour les garçons et pas pour les filles. »

Il est donc agi, en ce mercredi, de battre en brèche une pléthore d’idées reçues et d’égrener les bonnes pratiques. En particulier, au village installé sur place. Là, plusieurs stands avaient vocation de faire œuvre de pédagogie. Le CROS Île-de-France en tenait deux, dévolus chacun à une cause cruciale. Le premier était en effet centré sur le développement durable, thème à l’honneur de cette édition 2022 de la Lycéenne Maif Run. Un moyen de rappeler les divers comportements à adopter : utiliser du matériel d’occasion, ne pas rester trop longtemps sous la douche, opter pour l’usage d’une gourde, respecter l’environnement en extérieur ou encore, vanter le plogging qui consiste à courir avec un sac poubelle pour ramasser les ordures et autres déchets.

« Ne pas se taire et à oser réagir »

Le second stand, lui, était consacré à la lutte contre les violences sous toutes leurs formes. Un quizz était proposé aux élèves à base de mises en situation et d’attitude adéquate à privilégier selon les cas de figure. Exemples :

– « Un joueur a raté un pénalty. L’équipe a perdu. Après le match, il est pris à parti par deux de ses coéquipiers. Ils se moquent de lui et l’insultent. »

– « Un nouvel entraîneur est arrivé. Il est très sympathique. Pourtant, des choses te gênent : il s’approche de trop près, il cherche souvent à te toucher, t’apporte ton sac, attend que tu sortes du vestiaire, veut te raccompagner… »

– « Lors d’un match tu entends l’arbitre être traité de « negro » par un joueur de l’équipe adverse. »

La visée de l’opération était d’inciter les jeunes à ne pas se taire et à oser réagir. En somme, à ne jamais accepter l’inacceptable dévastateur.

Alexandre Terrini