Le Comité Français du Fair Play (CFFP) pour un sport sans violence entend promouvoir un nouvel hymne à l’intention des supporters. Il en a confié l’élaboration à l’auteur compositeur Jacques Dupeyron. Il sera entonné en avant-première, le 19 mars, à 19h, au Stade Charléty, à l’occasion du match de football entre le PFC et Pau.

Les violents incidents qui avaient opposé, le 17 décembre dernier, les hooligans lyonnais à ceux de la Capitale, lors du match de Coupe de France entre l’Olympique lyonnais et le PFC, ont accéléré la prise de conscience et la mobilisation pour mettre fin aux heurts récurrents qui gangrènent les stades, en particulier de football. Le Comité Français du Fair Play a décidé d’apporter son écot à cette cause cruciale, dans l’intérêt supérieur du sport hexagonal.

Des mots qui ont vocation à faire florès

Pour cela, de la même manière qu’il s’était doté d’un hymne à la gloire du sport, intitulé « Et si le sport pouvait soigner la Terre », il en a fait écrire un autre, celui-là destiné aux supporters. Décliné en vers, majoritairement des octosyllabes, il promeut les comportements adéquats dans les gradins et en dehors. Extraits : « Supporter, gère bien ta rancœur ! – Arrêtez d’être des rebelles – Le respect, c’est ce que nous devons – L’amour, c’est ce que nous donnons ».

Des mots, certes, mais qui ont vocation à faire florès pour que les enceintes sportives, et d’abord celles dédiées au ballon rond, ne se muent plus en zones de non-droit où la convivialité ne serait à ce point plus de mise que les gens commenceraient à les déserter par peur ou, simplement, parce qu’ils ne s’y sentiraient plus à leur aise. Pour propager la bonne parole, l’Hymne des supporters sera donc entonné pour la première fois à Charléty. Et ce, en présence de jeunes pratiquants notamment licenciés à l’USEP, à l’UNSS, au PUC, à la FSGT à l’UFOLEP, à la FFF etc. Un évènement au cours duquel il conviendra avant tout de faire œuvre de pédagogie. A cette noble fin, il sera remis à chacun, à l’entrée du stade, le Code du sportif, la Charte de supporters et, bien sûr, le texte de l’Hymne.

Bientôt une plateforme numérique pour rapporter les incidents

Cette initiative du Comité Français du Fair Play s’inscrit dans le panel des actions qu’il mène depuis de nombreuses années. Le CFFP, qui, jusqu’à octobre dernier, avait pour appellation l’Association française pour un sport sans violence et pour le fair-play, est membre du CNOSF et un inlassable défenseur des valeurs de l’olympisme que sont l’excellence, l’amitié et le respect. Il organisme un forum annuel avec des intervenants d’horizons pluriels qui débattent sur une thématique à l’ordre du jour. L’édition 2021 a ainsi été consacrée à l’arbitrage (« L’arbitrage : victime ou source de violences… ») tandis que celle de 2020 s’était intéressée aux violences, aux discriminations et au phénomène de radicalisation. Le 4 mai prochain, de 10h à 15h, au siège du CNOSF mais aussi en distanciel par visio-conférence, ce seront les cyberviolences dans le monde des jeunes sportifs, en particulier via les réseaux sociaux, qui seront décryptées (en s’appuyant sur les 1 800 réponses reçues à l’enquête lancée sur le sujet par le Comité) ainsi que les actions à mettre en place avec les pouvoirs publics pour s’en protéger. Puis, en fin d’année, aura lieu la traditionnelle cérémonie des Iris du sport. Ces prix, remis par le CFFP, viennent récompenser les divers acteurs – athlètes, dirigeants, journalistes etc. – dont les faits et gestes ont servi le fair-play et l’esprit sportif qui doit prévaloir çà et là.

Enfin, le CFFP s’apprête à lancer prochainement une plateforme numérique qui permettra à tous ceux qui le souhaitent, simples témoins ou institutions (fédérations, CROS, CDOS, etc.), de rapporter les incidents antisportifs et anticiviques auxquels ils auront pu assister lors de manifestations sportives. A ce titre, une convention a déjà été signée entre le CFFP et l’Association Française du Corps Arbitral Multisports (AFCAM). Ce projet de base de données, baptisée SSV (pour Sport Sans Violence), est soutenu par le ministère chargé des Sports, l’Agence Nationale du Sport (ANS) et la Fondation du Sport Français. Elle aura entre autres vocations à servir de référence principalement pour les fédérations sportives qui disposeront ainsi d’un observatoire national de la situation afin d’élaborer des actions de prévention et de formation. Là encore, il s’agit d’anticiper dans l’espoir de prévenir certaines dérives préjudiciables à l’image du sport, comme on en voit malheureusement beaucoup trop depuis quelque temps.

Alexandre Terrini

Jean-Pierre Mougin, Président du Comité Français du Fair-play pour un sport sans violence

©Jean-Pierre Mougin

Evelyne Ciriegi, Jean-Pierre Mougin et Michel Jomin en compagnie de Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron au CNOSF