La santé ne se limite pas à l’absence de maladie. Elle est directement influencée par notre cadre de vie, nos interactions sociales et nos environnements quotidiens. Longtemps utilisé comme un outil de prévention des épidémies, l’urbanisme doit aujourd’hui adopter une approche plus large, intégrant les défis actuels comme le changement climatique, la pollution ou encore les inégalités d’accès aux soins. Face à ces enjeux, les collectivités territoriales jouent un rôle clé dans le développement d’un urbanisme favorable à la santé.

Le webinaire intitulé « rencontres territoriales santé-environnement » dédié à cette thématique a eu lieu les matinées du 29 au 31 janvier 2025, mettent en avant la nécessité d’une approche transversale. Animé par Céline Mougard, consultante Nature Santé et Territoire, il s’adressait plus particulièrement aux agents des collectivités, quels que soient leurs domaines d’intervention – urbanisme, habitat, environnement, santé publique ou social. Élus et partenaires institutionnels, tels que les ARS, les DREAL et les agences d’urbanisme, étaient également présents pour enrichir les échanges et envisager un avenir commun et surtout partagé.

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L’une des principales conclusions de ce webinaire a noté l’importance du portage politique et de la collaboration entre acteurs. Des experts comme Nina Lemaire du Réseau Français des Villes-Santé et Lise Bourdeau Lepage, chercheuse au CNRS, ont mis en avant les liens entre urbanisme et bien-être. De leur côté, des élues comme Martine Oger, de Nantes Métropole, ont partagé leurs expériences sur l’intégration des enjeux de santé dans les politiques locales.

Des initiatives concrètes ont également été présentées par plusieurs collectivités. À Lille, le projet de « Quartier à Santé Positive » bénéficie à 1300 habitants à travers des actions locales ciblées. À Angers, une évaluation d’impact en santé a été menée sur le quartier Montplaisir pour mieux mesurer les effets des aménagements sur la qualité de vie des habitants. La ville de  Fontenay-sous-Bois, de son côté, a développé un référentiel d’urbanisme intégrant des critères liés à la santé.

Pour accompagner ces démarches, différentes structures ont mis à disposition des outils et des ressources. Le CEREMA, la Fédération Nationale des Agences d’Urbanisme et les Agences Régionales de Santé ont présenté plusieurs dispositifs permettant d’intégrer la santé dans la planification urbaine.

Aujourd’hui, l’urbanisme favorable à la santé s’impose comme une priorité, notamment grâce à l’approche « One Health », qui met en relation la santé humaine, animale et environnementale. Les recommandations issues de ces rencontres insistent sur trois axes essentiels. L’évaluation d’impact en santé est un outil clé pour garantir des projets respectueux du bien-être des populations. Le renforcement des Contrats Locaux de Santé permet d’impliquer davantage les collectivités dans cette dynamique. Enfin, l’intégration des citoyens et des professionnels dans une démarche participative est indispensable pour assurer la réussite des actions engagées.

Ce webinaire « Les Rencontres Territoriales Santé-Environnement » ont permis de mettre en avant l’importance d’une collaboration étroite entre urbanistes, professionnels de la santé et élus locaux. L’urbanisme, les collectivités et les agences de santé doivent collaborer pour créer des environnements favorables au bien-être de tous. En repensant nos villes sous l’angle du bien-être, nous pouvons non seulement réduire les inégalités, mais aussi offrir à chacun un cadre de vie plus sain et plus durable.