Yvan Wouandji est né en 1993 à Douala au Cameroun. À 10 ans, il perd la vue subitement en raison d’un décollement de la rétine. À 13 ans, il commence à pratiquer le cécifoot, discipline encore très nouvelle en France et c’est une révélation. Aujourd’hui, il est champion d’Europe 2022 de cécifoot et sacré meilleur buteur du tournoi. Sa vie : un symbole de détermination, de sportivité et un exemple pour tous ceux qui comme lui, souffrent d’un handicap.  

Le cécifoot, un sport à part entière

Pour cette adaptation du football aux aveugles et aux malvoyants, tous ont les yeux bandés et se repèrent grâce à des guides, debout sur les côtés d’un terrain de 40 mètres de long sur 20 mètres de large, qui leur indique le chemin du but avec leur voix. Un match se déroule avec deux équipes de cinq et un ballon sonore, rempli de grelots pour signaler sa présence. 

En 2020, Yvan Wouandki expliquait au magazine Sportmag comment il était venu à pratiquer ce sport.  

« À l’époque, j’étais désireux de reprendre une activité sportive et notamment le foot, ma passion. J’ai alors eu la chance de rencontrer Julien Zéléla qui m’a également fait comprendre que le déficient visuel a des qualités qui doivent être valorisées et que nul ne doit tracer un chemin pour moi. Sur ses conseils, je me suis tourné vers le cécifoot. Grâce aux entraînements réguliers et aux matchs, j’ai rapidement progressé avec cette spécificité de devoir être mobile sur un terrain tout en ne voyant pas. Cela m’a permis de me qualifier en équipe de France en 2010 et d’acquérir le statut de sportif de haut niveau. » 

Aujourd’hui, il évolue au sein du club de l’As Cécifoot Saint-Mandé, et en Équipe de France. Il est notamment vice-champion paralympique aux Jeux de Londres en 2012.  

2022, une année exceptionnelle pour Yvan Wouandji  

Après une grande désillusion en août dernier lors des Jeux Paralympiques au Japon où la France avait terminé 8e, l’équipe de France de cécifoot est devenue cette année Championne d’Europe en Italie pour la troisième fois de son histoire, validant du même coup son billet pour les prochains championnats du monde 2023 à Birmingham (Angleterre). À l’occasion des Championnats d’Europe, Yvan Wouandji est sacré meilleur buteur du tournoi. Un titre plus que mérité pour le numéro 10 de l’équipe de France, qui est aussi depuis cette année, ambassadeur Sentez-vous Sport 2022 du CROS Île-de-France.  

L’année 2022 n’est pas terminée et la carrière d’Yvan Wouandji encore loin de s’arrêter : son objectif après les Championnats du monde, les Jeux Paralympiques Paris 2024, où il espère pouvoir monter sur le podium, comme il l’avait déjà fait pour les Jeux Paralympiques de Londres en 2012. Et avec de tels résultats sportifs et une équipe de France plus soudée que jamais, le rêve est permis.  

Yvan Wouandji, un symbole d’inclusion  

À l’occasion du Salon de l’Association des Maires d’Île-de-France qui se tenait les 28 et 29 juin, Yvan Wouandji s’est vu récompensé par Orange Île-de-France du trophée de l’Hangagement pour son œuvre au quotidien pour l’inclusion des personnes en situation de handicap grâce au sport, aux côtés de Sofia Nabet, Championne de France de boxe professionnelle et ambassadrice Sentez-Vous Sport 2022 du CROS Île-de-France et Charles-Antoine Kouakou, sacré champion paralympique du 400m T20 à Tokyo.  

« Dans le cécifoot je retrouve des valeurs d’abnégation, de courage mais aussi de l’équilibre. On espère qu’à travers les Jeux Paralympiques 2024 nous allons valoriser l’inclusion. Nous souhaitons être perçus par nos compétences et non pas par nos handicaps. » 

Car les Jeux Paralympiques sont pour les athlètes comme Yvan Wouandji, la compétition sportive la plus médiatisée, celle qui permet réellement de valoriser et de normaliser les athlètes handisports. C’est un véritable coup de projecteur dont Yvan Wouandji compte se servir car c’est là toute sa volonté : faire connaître le handisport, faire rayonner le cécifoot et faire évoluer les mentalités sur le handicap par le sport.  

Célia Samson